La chronique des marchés de Vontobel au 15 juillet

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

2 minutes de lecture

Nasdaq +0,59%, SPX +0,46%, Dow +0,90%, Russell +0,89%, SOX +1,9%, Eurostoxx +0,03%, SMI -1,18%.

Wall-Street fait se retourner Isaac Newton dans sa tombe et se met en orbite, défiant les lois de la gravité financière. Les trois principaux indices américains, le Dow Jones, le S&P500 (SPX) et le Nasdaq clôturent tous à des niveaux records. Le marché est désormais monté cinq de ces six dernière semaines, le SPX clôture au-dessus des 3000 points pour la première fois, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Well…notez les volumes d’échanges qui sont misérables vendredi avec 5,6 milliards de titres échangés sur le NYSE (New York Stock Exchange). Si l’on creuse un peu, on notera que la confiance des investisseurs institutionnels s’effrite chaque jour un peu plus alors que celle des investisseurs privés (autrement nommés «the wrong way crowd») atteint des niveaux dangereusement élevés. Du côté des petites et moyennes entreprises américaines, il y a un hic. L’indice Russell 2000, considéré par beaucoup comme un indicateur avancé, progresse certes mais atteint un plus bas en 52 semaines par rapport au SPX. Lisez: les petites capitalisations trainent la patte face aux multinationales qui carburent comme jamais. Cela rappelle l’adage «les généraux gravissent la colline mais l’armée reste en plaine». Au chapitre des secteurs, les valeurs cycliques sont recherchées au détriment des défensives alors que le marché est désormais clairement convaincu que la Fed réduira ses taux le 31 juillet…La volatilité recule, l’indice VIX en baisse de 4,5% à 12,39, le pétrole s’arrime à 60 dollars le baril, l’or reste soutenu à 1415 dollars par once et la paire eur/usd est stable, à 1,1277. Le rendement de l’emprunt US à 10 ans remonte à 2,13%, il y a beaucoup d’appétit au risque dans ce marché.

Facebook (FB +1,8%). Le Wall Street Journal (WSJ) rapporte que la FTC (Federal Trade Commission) a voté en faveur d'un règlement d'environ 5 milliards de dollars pour résoudre la question de la protection de la vie privée; le journal note par ailleurs que le règlement devrait inclure d'autres restrictions gouvernementales sur la façon dont la société traite la vie privée des utilisateurs.

En Suisse vendredi, l’indice SMI clôture nettement dans le rouge. Le repli des poids lourds pharmaceutiques pèse sur la cote. Roche abandonne 3% sans nouvelle particulière alors que Novartis rend 2,6%. Lonza est également sous pression et recule de 2,2%. Seule Nestlé parvient à limiter la casse avec un  recul de 0,3%. On prend ses bénéfices sur le SMI.

Cette semaine qui débute marque le retour en force des résultats de sociétés aux Etats-Unis. Les investisseurs vont moins regarder les statistique économiques pour se pencher sur le côté micro. Plus de 80 sociétés du S&P 500 ont déjà averti que leurs résultats financiers du deuxième trimestre seront plus faibles que prévu, notamment le géant de la diffusion en ligne Netflix, le fabricant de logiciels Adobe Inc. et le conglomérat industriel Honeywell International Inc, selon FactSet. C'est plus que d'habitude et cela met le marché en risque de faire face à sa première période de deux ou plusieurs trimestres consécutifs de baisse des bénéfices depuis 2016. Les analystes prévoient qu’ils se contracteront de 3% au deuxième trimestre par rapport à l'année précédente, ce qui constituerait la plus forte baisse des résultats depuis le second trimestre de 2016. C’est le secteur de la finance qui tiendra le premier rôle cette semaine avec notamment: JPMorgan (JPM), BofA (BAC), Wells Fargo (WFC), Citi (C), AMEX (AXP), US Bancorp (USB), Goldman (GS), Morgan Stanley (MS), BlackRock (BLK), PNC Financial (PNC), Blackstone (BX), Schwab Corp (SCHW), Prologis (PLD), Progressive (PGR), Capital One (COF), BoNY (BK), BB&T Corp (BBT), SunTrust Bank (STI), State Street (STT) et Regions Fi (RF).

La croissance économique de la Chine s'est ralentie pour s'établir à 6,2 % en glissement annuel au deuxième trimestre, son rythme le plus faible depuis au moins 27 ans. Il y a cependant une lueur d'espoir: les données de juin – production industrielle, ventes au détail et investissements en immobilisations – sont toutes supérieures aux estimations, une illustration que les mesures de relance gouvernementales commencent à inverser la tendance.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices traitent en ordre dispersé. Tokyo est fermée, Shanghai avance de 0,16%, Hong-Kong de 0,13% alors que Séoul recule de 0,2%. L’Europe ouvre en hausse alors que le future SPX progresse de 6 points.

Cette semaine, au-delà des résultats de sociétés, nous suivrons aussi des statistiques économiques et notamment les ventes au détail, le sentiment des consommateurs, la production industrielle et des données immobilières aux Etats-Unis. En Allemagne nous aurons droit à l’indice ZEW du sentiment et au Royaume-Uni aux ventes au détail. Le parlement européen vote demain pour élire le nouveau président de la commission, la nouvelle présidente en l’occurrence, ce devrait être Ursula von der Leyen.

Aujourd’hui et demain ont lieu les «Amazon Prime Days» avec des rabais massifs proposés par la firme de Jeff Bezos. Adecco est dégradée par Jefferies à «Underperform», le titre en recul de 0,6% à l’ouverture. UBS est réduite à «Underperform» par Mediobanca, le titre en recul de 0,6%.

A lire aussi...