La chronique des marchés de Vontobel au 14 novembre

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

3 minutes de lecture

Nasdaq -0,05%, SPX +0,07%, Dow +0,33%, Russell -0,37%, SOX +0,02%, Eurostoxx -0,34%, SMI -0,14%, TRAN -1,06%.

Wall Street vit une séance calme et intéressante. Les indices S&P500 (SPX) et Dow Jones se bouchent le nez et atteignent d’énièmes records historiques à la cloche. Ça c’est pour la surface. Nul besoin d’être prix Nobel d’observation pour noter que les indices Russell2000 (RTY) et des Transports (TRAN), reculent de 0,37% respectivement 1,06%. Le RTY se compose des 2000 plus petites capitalisations américaines et ces deux indices sont considérés comme des indicateurs avancés. Comprenez que «l’armée ne suit pas les généraux sur la colline». En clair, les grosses capitalisations poursuivent leur ascension mais le gros de la troupe fait une pause, au mieux. C’est ennuyeux… En grattant légèrement plus, on constate que les valeurs dites défensives sont recherchées, telles que les utilitaires, les titres de l’or, les emballages de nourriture, l’immobilier, parmi d’autres. Séance intéressante car il se passe quelque chose à 20h soit deux heures avant la clôture. Une rumeur plane sur les salles de marchés qui murmure que les négociations commerciales entre Pékin et Washington se heurteraient à un désaccord sur la partie des produits agricoles. Et paf le marché! On assiste à une vente de futures e-mini S&P pour 11 milliards de dollars en moins de 5 minutes. Le début de la fin? Du tout, un piège à ours plutôt, un joli «bear-trap». Le marché met précisément 25 minutes à digérer cela et repart vers le nord. Et cela constitue une nouvelle illustration de la capacité des marchés actions US à poursuivre leur ascension au mépris de toute logique. Une belle illustration du sentiment actuel donc, représenté par l’indice VIX de la volatilité du SPX, qui se situe à 13 points, niveau historiquement bas et dont le message est que la complaisance a envahi l’esprit des investisseurs. Notons tout de même quelques acheteurs d’obligations gouvernementales, des valeurs refuge, le rendement de l’emprunt US à 10 ans revenant à 1,85%. Le dollar est également recherché, la paire euro/dollar à 1,100. Le pétrole reste soutenu à 57,50 dollars le baril de WTI Light Crude et l’or est assoupi à 1468 dollars par once.

Chez Disney on a le sourire, la nouvelle plateforme de streaming Disney+ a déjà «pêché» 10 millions de clients, l’action DIS en progression de 7,3% sur la séance. Et ceci a des répercussions négatives sur l’indice NYFANG, qui abandonne un peu plus d’un pourcent car Netflix s’y trouve, qui recule de 3,05%, les temps sont durs pour les pionniers. Les réseaux sociaux sont également à la peine, en sympathie avec Tencent qui chute de 3,05% suite à ses résultats. Les autos sont en panne d’acheteurs, simplement en l’absence d’annonce (espérée) que la Maison-Blanche retarderait de six mois les taxes sur les véhicules en provenance de la zone euro. Après la clôture Cisco Systems publie ses résultats et lance un avertissement sur bénéfices futurs, le titre recule de 5,5% dans les échanges après bourse, on regardera donc de près Ericsson et Nokia aujourd’hui.

Le discours du patron de la Fed, Jerome Powell, est non-événement, le boss de la Réserve Fédérale des Etats-Unis se bornant à répéter que l’économie va bien et qu’un nouvelle baisse de taux d’intérêt n’est pas programmée. Le marché n’en a cure, il sait que la Fed dégainera l’arme des taux dès que des signaux de détérioration de l’économie apparaitront.

Petit détour presque anecdotique à la BNS, la Banque Nationale Suisse qui détient désormais 94 milliards de dollars d’actions US, un record. On ne connait pas ses positions dans les actions d’autres pays, elle n’a pas l’obligation de les publier. Les principales positions sont Apple, Microsoft, Amazon, Facebook et Google, que des titres de la vieille économie en fait…

Selon le Wall Street Journal, l’investisseur activiste Carl Icahn a investi 1,2 milliard de dollars dans HP Inc pour le forcer à fusionner avec Xerox. Yahoo Japan (rebaptisé Z Holdings par sa maison-mère Softbank) a confirmé négocier un rapprochement avec Line Corporation, dans le cadre de discussions avec sa maison-mère Naver Corp. American Outdoor Brands va se diviser en deux, d’un côté les produits de plein air et de l’autre les armes à feu, dont la «célèbre» marque Smith & Wesson. Alibaba a annoncé hier postuler pour une seconde ligne de cotation à Hong Kong, en levant 13 milliards de dollars. Facebook a supprimé 5,4 milliards de faux comptes d’utilisateurs depuis le début de l’année, contre 2,1 milliards l’année dernière à la même période.

Le PIB préliminaire du second trimestre de l’Allemagne, publié à 8h00, fait ressortir une croissance de 0,1%: c’est mieux que ce qui était attendu (-0,1%). Suivra celui de la zone euro (11h00), après les ventes de détail britanniques (10h30). Aux Etats-Unis, les prix à la production et les inscriptions hebdomadaires au chômage (14h30) précèderont la seconde journée de présentation du patron de la Fed, Jerome Powell, et les stocks pétroliers hebdomadaires (17h00). Tôt ce matin, une batterie d’indicateurs décevants sont tombés en Asie Pacifique.

Cette nuit et ce matin en Asie, les indices sont partagés avec Tokyo qui recule de 0,76% à la cloche, avec un dollar/yen à 108,71 et qui ne parvient pas à casser sa moyenne mobile à 200 jours pour le moment. Yahoo Japan bondit de 16,93%. A Shanghai les intervenants semblent ignorer les mauvaises statistiques économiques et permettent à l’indice Shanghai Composite de grappiller 0,16%. Séoul poursuit sa route, l’indice Kospi progresse de 0,8%. A Hong Kong les tensions ne font qu’empirer et l’on parle désormais de couvre-feu ce weekend, l’indice Hang Seng en recul de 0,93%. Les places financières européennes ouvrent autour de l’équilibre alors que le future SPX recule de 3 points.

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