La chronique des marchés de Vontobel au 14 mars

Jean Frédéric Nussbaumer, Vontobel

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Nasdaq -1,2%, SPX -0,64%, Dow -0,68%, Russell -0,56%, SOX -1,6%, Eurostoxx -0,94%, SMI -1%

Wall-Street clôture en baisse hier, pénalisée par l’annonce du limogeage surprise par Donald Trump de son secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, qui est remplacé par l’actuel patron de la CIA, Mike Pompeo. Les désaccords entre Trump et Tillerson étaient nombreux, notamment au sujet de la politique américaine à mener face à l’Iran et à la Corée du Nord. A la tête de la CIA, le président américain nomme Gina Haspel, la première femme à ce poste. Mme Haspel, 61 ans, avait été nommée il y a à peine un mois comme directrice adjointe de l’agence de renseignements, après avoir dirigé ses opérations clandestines. A ce titre, elle est impliquée dans le fonctionnement de prisons secrètes à l’étranger. Par ailleurs, Donald Trump cherche toujours un remplaçant à Gary Cohn, son principal conseiller économique, qui a démissionné la semaine passée pour cause de désaccord sur les barrières douanières. Selon la chaîne de télévision CNBC, l’économiste Larry Kudlow (consultant pour CNBC…) serait le favori pour le poste. La Maison Blanche, c’est un peu comme Koh Lanta, on éliminera bientôt un participant par semaine…

En toile de fonds, la question des taxes sur les métaux importés que Donald Trump veut imposer dans moins de 15 jours continue de peser sur le sentiment général. Dans ce contexte tendu, l’annonce d’une inflation en ligne en février aux Etats-Unis ne parvient pas à contrebalancer l’anxiété ambiante. L’indice des prix à la consommation en février n’accélère donc pas à la hausse et permet au dollar de rendre quelque peu de terrain, le Dollar Index DXY à 89,69. L’euro revient à 1,2390 contre le billet vert alors que la paire dollar/suisse reste à 0,9441. Le pétrole (WTI Light Crude) recule pour la seconde séance consécutive, les investisseurs s’inquiètent d’une hausse potentielle de l’offre aux Etats-Unis. La volatilité gagne 4%, l’indice VIX à 16,46. L’or reste stable à 1326 dollars l’once alors que les bons du trésor US retrouvent quelque peu leur rôle de valeurs refuges, le rendement du 10 ans baissant à 2,83%.

L’appétit au risque est donc absent des salles de marché hier et, assez logiquement, on vend ce qui a récemment bien performé soit les titres du secteur TMT (Télécom, Media et Technologiques). Les valeurs bancaires elles aussi sont à la peine, impactées par le recul des taux obligataires. On reparle d’Apple (AAPL -0,96%) qui ne devrait sans doute pas racheter le colosse du divertissement Walt Disney (DIS -1,3%), pas plus d’ailleurs que celui du streaming, Netflix (NFLX -1,7%). Répondant à la presse à Austin, Texas, hier lundi, Eddy Cue, senior vice president d’Apple pour les activités software et services a confirmé qu’Apple n’avait pas pour stratégie d’opérer de grandes acquisitions. «De manière générale dans l’histoire d’Apple, nous n’avons pas effectué d’importantes acquisitions», rappelle Cue. General Electric (GE -4,4%) souffre ce mardi à Wall Street, JP Morgan Chase ayant abaissé son objectif de cours de 14 à 11$ sur le dossier. Un analyste s’inquiète notamment des perspectives de GE en termes de génération de free cash-flow et de bénéfices.

Je note le rapport publié par Business Round Table (lobby conservateur des dirigeants des grandes entreprises américaines), qui indique que l’optimisme des chefs d’entreprises aux Etats-Unis est au plus haut depuis 15 ans. Ils planifient d’engager plus et de développer leurs investissements en capital. On compte sur eux…

Aujourd’hui nous suivrons attentivement les ventes au détail et l’indice des prix à la production aux Etats-Unis ainsi que la production industrielle en zone Euro. En Allemagne, les prix à la consommation au mois de février sont sortis ce matin et se situent bien loin de l’objectif de 2% de la Banque Centrale Européenne (BCE), à 1,4%. Plusieurs membres de la BCE vont parler aujourd’hui: Draghi, Angeloni, Praet, Constancio et Coeure.

Et ce matin en Europe, les indices ouvrent autour de l’équilibre, Inditex publie un bénéfice annuel net en hausse de 7%, des ventes en ligne en progression de 41% et représentant désormais 10% de ses ventes totales. Le groupe espagnol va augmenter son dividende de 10%. L’action Inditex en baisse de 2,3% à l’ouverture. Adidas annonce des marges solides et va racheter pour 3 milliards d’euros de ses propres actions, le titre en hausse de près de 9%.

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