La Chine ne veut pas d’un yuan faible – Flash boursier Bonhôte

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Ralentissement de la production industrielle en Chine. Les taxes douanières commencent à peser aux USA.

La publication de la production industrielle en Chine est ressortie inférieure aux anticipations s’inscrivant en hausse de 5% contre 5’4% attendue. Ce chiffre constitue le plus bas niveau des 17 dernières années. Pour contrer le ralentissement qui s’opère dans le contexte de la guerre commerciale avec les Etats-Unis, le gouvernement chinois va relancer ses investissements en dépenses d’infrastructures et soutenir les gouvernements des provinces afin de stimuler les projets de développement d’envergure.

Le yuan a perdu plus de 3,5% contre dollar depuis le début de la crise douanière. Alors que la baisse de la devise devrait contribuer à stimuler les exportations du pays, le gouvernement chinois ne l’entend pas de cette oreille. En effet, il a d’ores et déjà menacé les spéculateurs que toute tentative de miser sur la chute du yuan les exposait à de lourdes pertes. Le gouvernement chinois est particulièrement sensible à la stabilité de sa monnaie car toute tendance trop marquée du yuan à la baisse favorise la fuite des capitaux. Aussi, Pékin ne cache pas son ambition de voir le statut de sa devise s’imposer sur les marchés financiers en tant que monnaie de réserve. La stabilité du yuan constitue donc un objectif à long terme qui prévaut sur l’avantage à court terme que la baisse du yuan induit sur les exportations du pays.

Les tensions commerciales générées par les taxes douanières, imposées par l’administration Trump, commencent à peser, y compris sur les entreprises américaines. Plus de 600 entreprises, dont de très grands groupes tel que Walmart, le leader de la distribution, ont écrit au gouvernement américain pour dénoncer les taxes imposées ainsi que leurs effets néfastes sur la marche des affaires. Walmart, premier employeur privé aux Etats-Unis, a prédit que toutes taxes douanières supplémentaires pourrait conduire à la mise en danger de près de 2 millions d’emplois dans le pays et de calculer que l’impact de ces taxes sur un ménage américain moyen de 4 personnes représentait une perte pour le foyer de plus de 2'400 dollars par an. La pression monte pour le président Trump alors que l’échéance électorale présidentielle se rapproche.

Le discours accommodant des banques centrales continue de soutenir les marchés. Le marché évalue désormais la probabilité d’une baisse de taux de la part de la Réserve fédérale américaine à près de 88% d’ici la fin juillet. Son président Jérôme Powell devrait cependant gérer parcimonieusement les cartouches dont il dispose en manière de baisse de taux afin de ne pas se trouver trop tôt à court de munitions si d’aventure l’économie américaine devait un jour avoir réellement besoin d’une nouvelle stimulation monétaire.

L’essentiel en bref
Titre sous la loupe

Swatch Group AG (ISIN: CH0012255151, prix: 258,30 francs)

Le cours du titre de Swatch Group reste sous pression. Toutefois, un achat sur ces niveaux actuels est opportun.

Les statistiques publiées par la Fédération de l’industrie horlogère suisse pour le mois d’avril sont en demi-teinte. Les volumes totaux (nombre de garde-temps exportés) s’affichent en repli de 17% par rapport à avril 2018. Par contre, en valeur, les exportations sont seulement en baisse de -0,4% à 1,75 milliard de francs, ce qui signifie que ce sont les ventes de montres d’entrée et de milieu de gamme qui ont particulièrement faibli.

Swatch est exposé de manière significative au consommateur chinois à hauteur de 45% de ses ventes environ. Toute nouvelle négative touchant la région est susceptible d’impacter le cours de bourse du groupe. Récemment, les turbulences observées à Hong Kong, le marché le plus profitable pour Swatch, pèsent sur le moral des investisseurs bien que ces protestations ne concernent pas directement l’économie.

La valorisation du titre est attractive sous plusieurs angles. Le ratio Forward P/E se situe à 14,3 fois, sous sa moyenne de 17 fois sur les dix dernières années. Le ratio Valeur d’entreprise par rapport aux ventes est à 1,6 fois, son plus bas historique, sous la moyenne de 2,5 fois sur les dix dernières années. En relatif, l’action Swatch est également intéressante. Son ratio Forward P/E affiche une décote de 45% par rapport à ses pairs européens. Par rapport à Richemont, cette décote est de 35%, un niveau historique.

Les risques qui pèsent sur la valeur à court/moyen terme semblent être pris en compte dans le prix. Tout vient à temps pour qui sait attendre.

Ce titre fait partie de notre liste de propositions d’achat.

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