L’accord Chine/USA ne résout pas tout… - Flash boursier Bonhôte

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La Chine a accepté de réduire son déficit commercial avec les USA.

L’acceptation par la Chine d’œuvrer pour la réduction substantielle du déficit commercial avec les Etats-Unis désamorce une situation qui aurait pu devenir explosive. Tout n’est cependant pas gagné car réduire ce déficit d’USD 200 mds par année dès 2020 n’est pas chose aisée. En effet, si un certain nombre de mesures peuvent se mettre en place rapidement, comme augmenter les importations chinoises de pétrole, gaz, soja et autres matières premières, il sera plus difficile de trouver des solutions au niveau industriel. Ces premières actions n’auraient d’ailleurs que peu d’impact sur le déficit commercial global des Etats-Unis, car ce qui sera vendu aux chinois ne sera simplement pas exporté ailleurs, les Etats-Unis n’ayant pas la possibilité de doubler ou tripler ses exportations de pétrole ou de céréales… C’est au niveau industriel que la différence peut se faire. La Chine va acheter beaucoup d’avions ces prochaines années pour répondre à la demande exponentielle du trafic aérien. Les contrats se négociant vite en dizaines de milliards, la Chine pourrait favoriser des achats chez Boeing plutôt que chez son concurrent européen Airbus. Le pays annonce aussi ce matin une réduction des droits de douane de 25 à 15% sur l’importation de véhicules depuis le 1er juillet. Bref, réduire ce déficit structurel prendra du temps, ceci surtout si les américains ne changent pas leurs habitudes de consommation de produits chinois bon marché.

Si la situation se calme sur le front des tensions commerciales, des fissures apparaissent dans la stabilité de certains pays émergents. Dans les dernières semaines, le peso argentin a dévissé de plus de 15% contre le dollar, la lire turque et le bolivar vénézuélien de plus de 10% et le réal brésilien et le peso mexicain de près de 5%. Cette instabilité trouve ses racines d’un côté dans un retour de l’instabilité politique et de l’autre dans la remontée des taux d’intérêts en dollars qui ont passé en dessus de 3% la semaine passée. Cette hausse des taux américains provoque un retour des capitaux sur le dollar au détriment des zones perçues comme plus risquées. Ce repli des investisseurs sur les pays les plus sûrs s’observe d’ailleurs aussi en Europe où les marchés périphériques tels que l’Italie, la Grèce et l’Espagne où les taux à 10 ans ont augmenté entre 0.3 et 0.6% depuis le début du mois, alors qu’ils sont restés tout à fait stables en Allemagne ou en France.

Il est certainement trop tôt pour tirer des conclusions de ces mouvements récents, cependant ils méritent d’être observés, car ils semblent indiquer un léger malaise sur le marché obligataire, qui pourrait, s’il se confirmait, s’étendre au marché des actions.

L'essentiel en bref

Titres sous la loupe

Cosmo Pharmaceutical (ISIN: NL0011832936, prix: 126,90 francs)

La société, qui développe et fabrique des thérapies pour les maladies gastro-intestinales, a été fortement chahutée ces derniers jours suite à deux annonces en provenance de la FDA (agence américaine des denrées alimentaires et des médicaments). L’un de ses produits en phase d’approbation, le «MMX au bleu de méthylène», a été bloqué par la FDA relevant des lacunes dans les documents et éléments présentés. Ce produit représente une avancée potentielle dans la détection et la localisation de lésions précancéreuses et de polypes à l’intérieur du côlon. La FDA devrait donner plus d’informations sur la nature des lacunes du dossier. Si celles-ci conduisent à des investissements supplémentaires en matière de recherche, le produit pourrait accumuler un retard de l’ordre de trois ans, mais si celles-ci sont plus élémentaires, le retard ne devrait être que de moins d’un an.

Le titre s’effondrait de plus de 25% sur la nouvelle avant de rebondir quelques jours plus tard de 13% lors de l’annonce par la même FDA de l’homologation aux Etats-Unis d’un médicament antibiotique du groupe (le Rifamycin).

Cosmo est une société de 1,9 milliard de francs de capitalisation boursière et de 300 employés. Elle ne devrait pas être profitable avant 2020, mais elle dispose de 170 millions de francs de liquidités. La forte correction qui intègre déjà l’incertitude sur le MMX et représente potentiellement une opportunité d’investissement avec un profil de risque asymétrique (-25% + 50%) selon l’issue du dossier MMX.

Pour les plus spéculatifs, un point d’entrée sur le titre se situe dans la zone des 115 francs

Anheuser-Busch Inbev SA/NV (ISIN: BE0974293251, prix: 80,20 euros)

La société est le numéro un mondiale de la bière, avec plus de 500 marques dont: Budweiser, Stella, Beck’s, Corona, Hoegaarden ou encore Leffe. Le groupe a racheté Anheuser Bush pour 52 millards de dollars en 2008 puis Sabmiller pour 100 milliards de dollars en 2016.

L’entreprise a annoncé des résultats trimestriels globalement conformes aux attentes. Leurs trois marques: Budweiser, Stella et Corona ont enregistré une croissance de près de 8%. Le résultat opérationnel a progressé de 6,6% à près de 5 milliards de dollars.

Le titre, comme tous dans le secteur, a sous-performé récemment et offre un bon point d’entrée. Le premier brasseur mondial pourrait à nos yeux bénéficier de l’impact positif de la Coupe du monde en Russie. Ce tournoi, avec 64 matches programmés entre le 14 juin et le 15 juillet, sera l’événement sportif le plus regardé au monde avec une audience attendue de 3,5 milliards de personnes.

AB InBev demeure le sponsor officiel du tournoi pour lequel la plupart des grandes équipes d’Amériques latine, son principal marché, sont qualifiées. Le mondial pourrait doper de 2 à 3% les volumes de ventes du groupe aux 2ème et 3ème trimestre, et de 4% son bénéfice d’exploitation.

Objectif: 95 euros

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