Le gouvernement brésilien a donc admis hier que ses efforts pour obtenir une version édulcorée de la réforme des retraites n'étaient plus d'actualité. Il allait toujours être difficile de confirmer le soutien nécessaire à cette réforme, et cette annonce risque de retarder toute autre mesure liée au régime des retraites et des pensions jusqu'après les élections d'octobre au plus tôt.

Même si la majeure partie des économies réalisées grâce à une éventuelle réforme du système des retraites actuel au Brésil ne portera ses fruits qu'à moyen et à long-terme, il s'agit d'un chantier indispensable qui devrait avoir lieu pour permettre au pays de rééquilibrer son solde budgétaire structurel pour le ramener à un niveau acceptable et pour que le Brésil respecte sa feuille de route budgétaire, inscrite à la Constitution par le gouvernement de Temer.

Les chances de faire adopter une réforme des retraites dans le contexte actuel étaient très minces, donc ce rebondissement ne devrait pas provoquer une onde de choc sur les marchés financiers, mais cela fait légèrement accroître l'incertitude entourant les perspectives budgétaires du Brésil, étant donné que la composition du prochain gouvernement et ses projets politiques pourraient facilement être différents de ceux du gouvernement actuel, pour lequel la réforme fiscale et économique reste une priorité.