Flash boursier de la Banque Bonhôte au 26 février

Groupe Bonhôte

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Expansion du déficit budgétaire américain. Indices directeurs plus faibles en Europe.

Le récent choc de volatilité sur les marchés financiers, après une période prolongée de tranquillité, montre que lorsque la politique monétaire, qui a été très accommodante pendant très longtemps, annonce un changement, cela avec un ton plus ferme, peut s’avérer très déstabilisant pour les investisseurs. Il y aura aussi plus d’offre à absorber avec un volume accru d’émissions d’obligations du Trésor suite à l’expansion du déficit budgétaire américain.

A l’approche du seuil de 3% sur le rendement des obligations du Trésor à dix ans, qui n’a plus été touché depuis janvier 2014, les taux se sont toutefois quelque peu calmés. Le rapport semi-annuel de la Réserve fédérale (Fed) sur la politique monétaire n’est pas venu renforcer le ton un peu plus haussier des «minutes» juste publiées de sa dernière réunion. Celles-ci ont signalé une confiance accrue dans des perspectives d’inflation en 2018 mais aussi, et c’est ce qu’il nous semble important de retenir, qu’une croissance économique plus soutenue va accompagner ce processus. Ceci augmente la probabilité qu’un resserrement de politique monétaire est approprié mais comporte un élément très rassurant.

Par ailleurs, en Europe les indices des directeurs d’achats étaient plus faibles que prévu, ce qui a également calmé les tensions sur les rendements obligataires et a entrainé un rebond des marchés boursiers.

Dans le contexte actuel, les investisseurs s’interrogent sur l’éventuelle accélération du resserrement monétaire par la Fed. Ils anticipent désormais quatre hausses en 2018 contre trois encore projetées par l’institut monétaire. Ils essayent aussi de deviner à quel niveau les fonds de pension américains et les institutions gouvernementales étrangères sont susceptibles d’augmenter la duration de leurs placements obligataires. A cet égard, 3% est une résistance critique à observer car son franchissement pourrait, du point de vue de l’analyse technique, faire basculer les taux d’intérêt dans un environnement haussier de long terme.

Ce mardi, Jerome Powel, le nouveau président de la Fed, sera auditionné par la commission des services financiers de la chambre des représentants. Nous ne pensons pas que lors de cette première intervention il signale de véritable rupture, qui serait propre à perturber les marchés, par rapport à la politique menée par Janet Yellen.

Nous nous attendons donc à une semaine relativement calme sur les marchés, avec peu d’indicateurs économiques publiés.

L’essentiel en bref

Titres sous la loupe

Swiss Re (ISIN: CH0126881561, prix : CHF 97,44)
Le réassureur publie ses résultats 2017 meilleurs qu’attendu malgré l’année 2017 qui aura enregistré un nombre impressionnant de catastrophes engendrant des coûts pour plus de 5 milliards de francs.
Le léger bénéfice positif annoncé a également bénéficié d’un petit effet comptable favorable lié à la réforme fiscale américaine. Bonne nouvelle pour les investisseurs : Swiss Re projette d’augmenter le dividende de 4,85 à 5,00 francs (rendement de 5%). De plus, le groupe lancera un plan de rachat d’actions d’un montant de 3% de son capital (soit 1 milliard au total).
Des discussions avec le groupe japonais Softbank sont en cours mais la forme du rapprochement évoqué n’est pas définie à ce stade (partenariat commerciale, prise de participation?). Le seul élément précis donné par Swiss Re est qu’ils excluent une augmentation de capital, ce qu’auraient pu craindre les investisseurs.
En conclusion, le groupe est bien capitalisé et offre un excellent dividende. Sa valorisation est très raisonnable à 10 fois les bénéfices 2018, bien que cela soit parfaitement en ligne avec les titres du secteur de la réassurance.
Garder, objectif de cours : la zone des 105 francs.

Ingenico (ISIN: FR0000125346, prix : EUR 73,04)
Le titre du spécialiste des terminaux de paiement a décroché de plus de 20% sur les deux dernières séances de la semaine, suite à des prévisions 2018 décevantes. Pourtant, Ingenico a dévoilé des résultats 2017 au-dessus des attentes. Le chiffre d’affaires du quatrième trimestre, en hausse de 14% à 692 millions d’euros, est ainsi supérieur de 50 millions aux attentes des analystes et aux 658 millions du consensus.
L’excédent brut d’exploitation est, lui aussi, meilleur qu’attendu, en hausse de 10% sur l’année à 526 millions d’euros et la rentabilité, à 21%, progresse ainsi de 40 points de base. Mais le titre du spécialiste des transactions sécurisées a été pénalisé par des prévisions 2018, jugées décevantes. Contrairement à son habitude, le groupe n’a pas communiqué d’objectif de ventes pour cette année, mais cette déception n’est pas la seule. Ingenico anticipe un bénéfice entre 545 et 570 millions (contre 593 millions attendu), intégrant un effet de change négatif de 25 à 30 millions.
Toutefois, la société est plus optimiste à moyen terme, visant une croissance annuelle moyenne à deux chiffres de son bénéfice brut sur 2018-2020, comptant dépasser les 700 millions en 2020. Sous réserve d’un bouleversement majeur dans l’industrie (type abandon des cartes de paiement), le risque nous apparait limité.
Titre à surveiller. Potentiel candidat pour un reverse convertible.

 

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