L’EUR/USD a fortement progressé mercredi, accélérant ses gains des précédents jours grâce à une lecture plus faible que prévu de l’inflation américaine. L'IPC et l'IPC de base, qui exclut les aliments et l'énergie, ont tous deux augmenté de 0,2% en juin, permettant à l'inflation et l'inflation de base de ralentir à 3,0% et 4,8%, respectivement, contre 4,0% et 5,3% en mai.

Il s'agit de la plus faible inflation de base depuis octobre 2021, permettant ainsi d’alimenter les perspectives d’un pivot de la Fed. Les investisseurs anticipent toujours une hausse des taux de 25 points de base à la fin du mois, mais les probabilités pour les prochaines réunions ont reculé.

Les rendements des bons du Trésor américains ont donc fortement baissé, avec le rendement à 2 ans chutant de 16 points de base et le rendement à 10 ans de 12 points de base, ce qui a fait pression sur le dollar qui était déjà fragilisé depuis vendredi par un rapport sur l’emploi contrasté.

Les investisseurs vont désormais surveiller de près les chiffres hebdomadaires sur le chômage aux Etats-Unis publiés tous les jeudis. Notons que bien que l’inflation ait fortement ralenti depuis son pic l’été dernier, elle reste encore bien au-dessus de l’objectif de la Fed. Par ailleurs, l'inflation de base hors logements, la mesure d’inflation privilégiée de Jerome Powell, est ressorti à 3,8% sur un rythme annualisé au cours des trois derniers mois, (contre 4,4% en mai), ce qui reste très élevé.

Du point de vue de l’analyse technique, l’EUR/USD a bondi depuis vendredi pour revenir jusqu’en haut de son canal haussier dans lequel il évolue depuis le début de l’année.

Le couple rendement/risque redevient techniquement en faveur des vendeurs sous la borne haute, mais compte tenu de l’important momentum haussier des dernières séances, il sera préférable d’attendre un signal baissier pour se positionner à la baisse. Un repli sous 1,11$ serait un signal technique en faveur d’un repli et le premier support majeur à surveiller serait le récent creux à 1,0850.

A plus long terme, un retour en bas du canal est possible, mais des statistiques européennes devront montrer une forte décélération de l’inflation ou une hausse du chômage ou des statistiques américaines devront montrer une résilience de l’inflation ou une baisse du chômage.

En cas de sortie par le haut du canal, une accélération haussière jusqu’à 1,15$ serait à prévoir, mais ce scénario serait incohérent avec une récession en Europe.