Don’t fight the Fed – Flash boursier Bonhôte

Groupe Bonhôte

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Tendance positive sur les indices boursiers. L’UE a publié son plan budgétaire de reprise.

La tendance reste positive sur les indices boursiers, où l’on a observé ces dernières semaines une nette remontée des secteurs et des titres qui ont sous-performé pendant la période de confinement, comme les valeurs cycliques industrielles, du tourisme et les bancaires. Il y a également une rotation du style «croissance» vers plus de «value», avec une moindre progression des technologiques. Le ton monte entre Washington et Pékin, qui aurait demandé aux entreprises publiques de stopper l’achat de soja et de porc aux US. Les investisseurs en font fi, malgré la chute prévisible des bénéfices des sociétés. Le mot d’ordre c’est «don’t figth the Fed».

Les marchés boursiers restent bien orientés alors que c’est le compte à rebours pour deux évènements clef de la semaine: la réunion de la BCE, ce jeudi, et les chiffres de l’emploi américain pour le mois de mai, ce vendredi. Les investisseurs s’attendent à ce que le plan de rachats d’actifs (Pepp) de la banque centrale européenne, initialement de 500 milliards d’euros, passe à 750 milliards, et soit prolongé au-delà de décembre 2020, avec un réinvestissement du produit des titres échus. Aux Etats-Unis un taux de chômage de 19,5% est anticipé avec 800’000 pertes d’emploi en mai.

En Europe, les indicateurs PMI manufacturiers ont suscité un espoir de redémarrage de la croissance, en nette amélioration en mai, suite à la levée des mesures de confinement, par rapport à avril, même s’ils demeurent faibles en niveau absolu. Pour la zone euro le PMI est remonté à 39,5 et celui de l’Italie a créé la surprise en forte hausse à 45,4. Aux Etats-Unis, l’ISM manufacturier s’est établi à 43,1. En Chine, le PMI a progressé à 50,7, au-dessus du seuil critique.

La Commission européenne a publié son plan budgétaire de reprise qui pourvoirait un montant de 750 milliards d’euros de fonds, équivalent à 5,4% du PIB de l’UE. Les prêts seraient notamment à destination des pays qui en ont le plus besoin. Les pays ayant un niveau de dette/PIB élevé, comme l’Italie, pourraient accéder à un financement meilleur marché. Cette proposition, si elle est approuvée à l’unisson par les 27 pays membres, serait un pas significatif vers l’intégration européenne. Mais quatre pays «frugaux» (l’Autriche, Danemark, Pays-Bas et Suède) sont susceptibles de demander des modifications.

Joutes verbales avec la Chine, violence et divisions semblent devoir aider la campagne électorale de D. Trump. Le président a intérêt à se montrer ferme, avec des sondages révélant que 68% des américains ont une opinion défavorable envers la Chine. Il s’est aussi adressé au public avec le manteau de la loi et l’ordre, l’intervention des soldats, pour faire face aux manifestations qui ont suivi le décès de G. Floyd.

L’essentiel en bref

 

REBOND DES VALEURS CYCLIQUES SUR LE MARCHÉ EUROPÉEN

Au cours des deux dernières semaines du mois de mai, nous avons assisté à une surperformance des valeurs cycliques par rapport aux valeurs défensives. Ce regain de performance témoigne d’un optimisme ambiant sur les marchés qui pousse les investisseurs à acheter des titres plus sensibles au cycle économique, donc plus risqués. Plusieurs raisons l’expliquent.

Tout d’abord, la Banque Centrale Européenne cumule les plans de relance et de support à l’économie et le fait savoir. Cela élimine l’incertitude concernant le fait de savoir si oui ou non la dette est la solution pour sortir de cette crise.

Aussi, l’Europe passe globalement en période de déconfinement. Même si le degré de confinement a été différent selon les pays, cette nouvelle provoque une certaine euphorie chez chacun, c’est donc aussi valable pour les investisseurs. L’aura d’une vie «normale» qui reprend ses droits signifie aussi que l’économie redémarre: après deux mois de confinement, les consommateurs refont surface et peu à peu les stocks vont diminuer, les carnets de commande vont s’ouvrir à nouveau et l’argent circulera, donnant un peu d’eau au moulin des valeurs bancaires.

Même s’il est un peu tôt pour savoir si les valeurs cycliques sont au début d’une longue période de rattrapage, ce changement de tendance illustre l’espoir placé par le marché dans le consommateur et dans l’économie en général.

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