Cardis Sotheby’s en plein essor

Anna Aznaour

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Près de 5% de hausse du chiffre d’affaires pour le courtier immobilier Cardis Sotheby’s qui dévoile un bilan florissant en 2017.

L’équipe Cardis Sotheby’s (De gauche à droite) Hugo Gamboa, Dino Moschovis, Luca Tagliaboschi, Philippe Cardis, Yves Cherpillod, Alexandre Baechler. © Anna Aznaour

Si le nom «Sotheby’s» fait référence au monde du luxe et des enchères, il n’est pas synonyme d’inaccessibilité dans le cas des produits proposés par cette agence de courtage. Et pour cause, en 2017, sa fourchette de prix des biens immobiliers vendus allait de 300'000 à 68 millions de francs. La région qui a accusé le plus important nombre d’achats était Fribourg. Quant aux ventes les plus lucratives, elles se sont faites à Nyon, grâce à deux courtiers particulièrement talentueux. «Le point clé de notre succès, ce sont nos courtiers. Chacun d’eux excelle dans la connaissance de son marché et la manière de traiter avec la clientèle», souligne Philippe Cardis, le CEO de l’agence. Leader dans son domaine en Suisse romande, la société a augmenté son effectif de 40% au cours de l’année 2017, qui s’est clôturée sur un chiffre d’affaires de 600 millions de francs.

Profils et attentes des acheteurs

D’après Philippe Cardis, quadruple vainqueur du Bol d’Or, pour réussir dans le courtage, il faut accompagner le client. Les acheteurs les plus fidèles de l’agence sont d’ailleurs ceux du segment du luxe. Beaucoup sont des étrangers qui ne connaissent pas – ou peu – la Suisse, et ont besoin d’un aiguillage aussi bien pour l’acquisition des biens que pour leur installation dans le pays. Quant aux autochtones primo-accédants*, souvent des couples entre 30 et 35 ans, ils préfèrent généralement les biens neufs. Particulièrement sensibles à la qualité des matériaux de construction et à la performance énergétique des logements, ils sont plutôt réticents à l’idée de devoir faire des travaux de rénovation. Les points communs à tous, ce sont les hésitations lors de l’achat et le besoin d’être réconfortés une fois leur choix effectué.

Tendances du marché

Actuellement, beaucoup de demandes – d’achat ou de vente – sont adressées à l’agence pour des logements dans des stations de montagne, comme Zermatt, Verbier, Crans, etc. La plupart viennent d’acheteurs anglo-saxons qui arrivent via Sotheby’s, qu’ils apprécient. Pour répondre efficacement à toutes ces sollicitations, l’agence à noué des collaborations avec les courtiers les plus performants et fiables des localités en question. Les résultats ont été plus qu’à la hauteur, à savoir, une trentaine de ventes pour un chiffre d’affaires de 80 millions pour l’année écoulée. Une autre tendance bien marquée concerne la forte demande d’appartements en PPE (propriété par étages), et ce, toutes régions confondues.

Gestion des prix de vente

De nos jours, même les acquéreurs les plus fortunés sont extrêmement attentifs aux prix qu’ils souhaitent en adéquation avec la qualité de l’objet. Pour fixer le prix juste, Cardis Sotheby’s commence par une estimation qui est généralement plus élevée. D’où l’importance de la réactivité aux fluctuations du marché, et du soin apporté à la réputation du bien à vendre. Lorsque le prix initial décourage les premiers éventuels acheteurs, sa rectification ne doit pas trop tarder. Or, si le propriétaire ne souhaite pas céder et insiste sur ce montant, le bien risque d’être rapidement déprécié. Et, dans la mesure où ceux qui souhaitent acheter suivent de très près les offres du marché, les biens qui ne trouvent pas d’acquéreurs durant longtemps sont repérés, et jugés comme étant de «mauvaises affaires».

De l’avenir…

«Plus le monde s’accélère, et plus la vente prend du temps», constate Philippe Cardis, pour qui on s’oriente vers un service à deux vitesses. D’une part, il y a la tendance à conclure des affaires en supprimant les intermédiaires par exemple les ventes de propriétés entre particuliers, ou encore le recours au Web comme plateforme offrant un large éventail de choix. D’autre part, l’apparente gratuité est finalement un leurre, car la dépersonnalisation de ce type de service augmente le risque d’insécurité du consommateur, qui, en cas de problème, n’aura pas d’interlocuteur. Par corollaire, les agences professionnelles, qu’elles soient immobilières ou touristiques, n’ont pas de souci à se faire au sujet de leur avenir, à condition d’être très spécialisées et fiables dans un marché qui tend vers de plus en plus de complexité.

* Primo-accédant – personne qui acquiert pour la première fois son logement