Bourses européennes en recul après les annonces de la BCE

AWP

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L’Eurostoxx 50 a perdu 0,48%.

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge jeudi, affectées par les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) qui a dressé un tableau assombri des perspectives de croissance et d’inflation.

«Chronologiquement, les nouvelles positives sont sorties d’abord avec l’annonce d’un report de la hausse des taux au plus tôt en 2020 alors qu’on l’attendait pour l’été 2019, puis l’annonce du nouveau programme de TLTROs, soit des liquidités supplémentaires pour les banques», a expliqué auprès de l’AFP Daniel Larrouturou, directeur général délégué de Diamant bleu Gestion.

Par ailleurs, elle a lancé une nouvelle vague de prêts géants et bon marché aux banques, entre septembre prochain et mars 2021, avec à chaque fois une échéance de deux ans.

Mais les mauvaises nouvelles ont suivi avec «la révision plus importante que prévu à la baisse de la croissance en Europe ainsi que la révision à la baisse des perspectives d’inflation et un tableau relativement pessimiste dressé par Mario Draghi de la situation économique en Europe», a complété M. Larrouturou.

L’institution de Francfort n’attend plus en effet que 1,1% de croissance en 2019 en zone euro et 1,6% en 2020, contre 1,7% pour les deux années lors de ses précédentes prévisions communiquées en décembre. Pour 2021, elle table toujours sur 1,5%.

La BCE a également abaissé ses prévisions d’inflation à 1,2% cette année, 1,5% l’an prochain et 1,6% en 2021, contre respectivement 1,6%, 1,7% et 1,8% annoncés en décembre.

De son côté, Wall Street évoluait dans le rouge à la mi-séance: vers 17H25 GMT, le Dow Jones Industrial Average reculait de 0,84% à 25.456,63 points, l’indice élargi S&P 500 de 0,70% à 2.752,17 points et le Nasdaq de 0,70% à 7.453,05 points.

L’Eurostoxx 50 a perdu 0,48%.

La Bourse de Paris a cédé 0,39% à 5.267,92 points. Les valeurs bancaires ont été particulièrement affectées, tant par l’environnement dégradé sur les taux que par le ralentissement économique acté par la BCE. Société Générale a plongé de 4,32% à 25,94 euros, Natixis a perdu 3,95% à 4,60 euros tandis que BNP Paribas a reculé de 3,38% à 43,18 euros, et que Crédit Agricole a cédé 3,16% à 10,66 euros. D’autres valeurs cycliques ont également souffert, à l’image de l’automobile. Faurecia s’est replié de 4,17% à 40,25 euros, Valeo a reflué de 3,77% à 26,52 euros, Europcar de 3,48% à 7,63 euros, Peugeot de 3,87% à 21,35 euros et Renault de 2,88% à 57,73 euros. Elis a chuté pour sa part de 3,97% à 13,56 euros après la publication de ses résultats annuels, notamment jugés «contrastés» par les analystes de Louis Capital Markets.

À Francfort, le Dax a perdu 0,60% à 11.517,80 points. Deutsche Bank a terminé en bas du Dax, reculant de 5,13% à 7,75 euros. Au MDax, Commerzbank a terminé en baisse de 4,90% à 6,75 euros. Deutsche Post a gagné 1,29% à 27,45 euros malgré un résultat annuel en forte baisse de 23,5% à 2,1 milliards d’euros. Néanmoins, le groupe, propriétaire de DHL, a relevé son objectif de résultat opérationnel Ebit annuel qu’il avait abaissé en juin à 3,2 milliards d’euros. Il mise désormais sur un bénéfice opérationnel situé entre 3,9 et 4,3 milliards d’euros pour 2019 et toujours sur 5 milliards d’ici 2020.

La Bourse de Londres a baissé de 0,53%, l’indice FTSE-100 des principales valeurs clôturant à 7.157,55 points. Les valeurs financières ont souffert à l’image de Schroders (-5,91% à 2.595 pence), de Standard Life Aberdeen (-3,42% à 241,15 pence) ou encore de Prudential (-2,96% à 1.559,50 pence). La pire chute de la séance a été enregistrée par le gérant de cliniques NMC Health (-11,47% à 2.656 pence) qui a subi d’importantes prises de bénéfices après avoir annoncé des résultats annuels en hausse et une nette progression en Bourse en début de semaine.

La Bourse de Milan a terminé dans le rouge, l’indice FTSE Mib perdant 0,74% à 20.698 points, tiré vers le bas par les valeurs bancaires, toutes en évolution négative. A2A a réalisé la meilleure performance (+2,23% à 1,61 euro), tandis que les plus fortes chutes ont été enregistrées par UBI Banca (-4,96% à 2,48 euros), Banco BPM, (-3,97% à 2,02 euros) et Unicredit (-3,02% à 11,48 euros).

L’indice Ibex 35 de la Bourse de Madrid a clôturé en baisse de 0,50% à 9.249,9 points. Banco Santander, première banque par capitalisation de la zone euro, a perdu 3,51% à 4,16 euros. Bankia (-5,33%, 2,54 euros) et Banco de Sabadell (-7,25%, 0,94 euro) ont fortement chuté. L’aciériste Acerinox a lâché 2,91% à 9,14 euros.

La Bourse de Zurich a suivi la même tendance, l’indice SMI des valeurs vedettes reculant de 0,84% à 9.324,58 points. Le géant alimentaire Nestlé a fini en tête de classement avec une hausse de 1,31% à 92,80 CHF, suivi de l’opérateur historique des télécoms Swisscom (+1,21% à 468,70 CHF). Dans le camp des perdants, la lanterne rouge est revenue au groupe pharmaceutique Roche, qui a dévissé de 3,15% à 271,70 CHF. Les valeurs bancaires ont également souffert: la banque de gestion privée Julius Baer a perdu 2,79% (43,20 CHF), UBS, numéro un suisse, a lâché 2,75% (à 12,19 CHF) et Credit Suisse 2,20% (à 11,99 CHF).

L’indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a reculé de 1,09% à 5.239,81 points. Le groupe Ibersol a pris 0,50% à 8,08 euro, tandis que BCP a lâché 5,12% à 0,23 euro.

L’indice AEX des principales valeurs de la Bourse d’Amsterdam a clôturé en baisse de 0,42% à 536,68 points. A la baisse, le sidérurgiste Arcelor Mittal a perdu 2,90% à 19,38 euros. A la hausse, le groupe néerlandais de télécommunications KPN a pris 2,40% à 2,73 euros.

Enfin, la Bourse de Bruxelles a abandonné 1,87%, l’indice Bel-20 des valeurs vedettes s’affichant en clôture à 3.573,23 points. Le groupe Cofinimmo a terminé en légère hausse (+0,17% à 114,70 euros) tandis que la biotech Argenx a chuté de 5,64% à 110,40 euros.

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