Bourses européennes en berne au lendemain de la chute de Wall Street

AWP

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L’Eurostoxx 50 a reculé de 1,22% mercredi.

Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge mercredi, pénalisées par la chute des indices américains la veille, dans un contexte géopolitique toujours teinté d’incertitudes.

Les marchés actions ont baissé en Europe «parce que la partie américaine a beaucoup baissé mardi», a expliqué auprès de l’AFP Alexandre Baradez, un analyste de IG France.

«Nous avons l’impression que Donald Trump a épuisé le potentiel haussier (pour les actions) de ses déclarations» puisque le marché est revenu aux niveaux auxquels il se trouvait avant le sommet du G20, a souligné M. Baradez.

Après quelques séances de répit, les turbulences ont refait surface mardi à Wall Street, sous l’effet d’une hausse brutale des inquiétudes quant à un éventuel ralentissement de la croissance américaine. Les investisseurs semblaient par ailleurs toujours perplexes au sujet de la possibilité de voir rapidement un accord commercial se conclure entre les Etats-Unis et la Chine.

La Bourse de New York est restée fermée ce mercredi en raison des funérailles nationales de l’ancien président George H.W. Bush.

L’Eurostoxx 50 a reculé de 1,22%.

Paris a lâché 1,36% à 4.944,37 points. Le secteur des semi-conducteurs a accusé le coup, à l’instar de STMicroelectronics (-3,34% à 12,88 euros) et de Soitec (-3,88% à 52,00 euros). Altran a reculé de 4,32% à 7,86 euros dans la foulée de l’annonce du départ à la retraite de son président pour l’Amérique du Nord Frank Kern, ancien directeur général d’Aricent, acquis début 2018 par le groupe français. Elior a en revanche remonté la pente (+7,63% à 12,69 euros) après avoir perdu près de 9% mardi, pénalisé par un bénéfice net annuel divisé par plus de trois, à 34 millions d’euros, lors de son exercice décalé 2017-2018. Renault a perdu 1,01% à 59,89 euros. Le parquet de Tokyo va requérir un nouveau mandat d’arrêt contre Carlos Ghosn, sur de nouveaux soupçons de minoration de revenus, assurent les médias japonais, des charges que l’intéressé nie et qui n’ont toujours pas été transmises à Renault.

A Francfort, le Dax a cédé 1,19% à 11.200,24 points. Les valeurs du secteur technologique telles que Wirecard (-2,67% à 134,85 euros) et SAP (-1,78% à 90,31 euros) sont restées sous pression, plombées par la baisse du Nasdaq mardi. Deutsche Bank a terminé proche de l’équilibre (-0,06% à 8,06 euros). Le titre s’est repris après avoir été coté à 7,87 euros en séance, un nouveau plus bas historique pour la banque allemande enlisée dans des scandales à tiroirs. Allianz et Munich Re ont reculé respectivement de 2,17% à 184,30 euros et de 1,87% à 191,70 euros. Les deux assureurs peuvent redouter une baisse des placements si, aux Etats-Unis, les taux d’intérêt à dix ans devaient se rapprocher des taux à deux ans, un phénomène «d’aplatissement de la courbe» historiquement précurseur de la plupart des récessions.

La Bourse de Londres a perdu 1,44% à 6.921,84 points. Le spécialiste des services éducatifs Pearson a perdu 3,56% à 926,60 pence et le groupe de produits d’hygiène et de santé Reckitt Benckiser 3,28% à 6.404,00 pence. L’appréciation de la livre a en effet pesé sur les multinationales cotées sur le marché britannique puisqu’elle réduit mécaniquement la valeur de leurs résultats réalisés dans d’autres devises une fois convertis en livres. Les valeurs de la construction ont bondi, à l’image de Barratt Developments (+5,10% à 473,80 pence), Persimmon (+7,05% à 1.995,50 pence) et Taylor Wimpey (+4,22% à 137,00 pence). De même, la banque RBS a pris 2,40% à 222,00 pence, la compagnie aérienne EasyJet 2,47% à 1.122,00 pence et le groupe postal Royal Mail 3,11% à 315,40 pence.

La Bourse de Milan a terminé en légère baisse, l’indice FTSE Mib perdant 0,13% à 19.329 points. Moncler a réalisé la meilleure performance avec une hausse de 2,01% à 29,94 euros, tandis que Buzzi Unicem a enregistré la plus forte baisse (-4,20% à 16,1 euros). 

A Madrid, l’indice Ibex 35 a clôturé en baisse de 0,55% à 9.012,20 points. Principale chute de la séance, le groupe de grande distribution Dia a perdu 5,40% à 0,60 euros. Le secteur bancaire, qui représente un tiers de l’indice, a entièrement terminé dans le rouge à l’exception de la quatrième banque espagnole Banco de Sabadell, qui a pris 0,37% à 1,09 euros.

L’indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a reculé de 0,35% à 4.921,15 points. Semapa a connu une progression de 1,88% à 14,08 euros tandis que Altri a chuté de 7,15% à 6,10 euros.

La Bourse de Zurich s’est enfoncée dans le rouge, le SMI, son indice phare, perdant 1,60% à 8.939,96 points. Adecco, le spécialiste du travail temporaire, a essuyé la plus forte baisse de la séance, reculant de 3,32% à 48 francs suisses dans un mouvement de repli sur les valeurs cycliques. Parmi les entreprises les plus sensibles à la conjoncture et aux cycles d’investissements, le cimentier LafargeHolcim a également chuté de 2,63% à 43,33 francs suisses, suivi par le groupe d’ingénierie ABB, en baisse de 2,37% à 19,60 francs suisses. Toutes les valeurs de l’indice ont terminé en terrain négatif, l’opérateur historique de téléphonie Swisscom limitant les pertes, sur une baisse de 0,75% à 477,10 francs suisses.

L’indice AEX des principales valeurs de la Bourse d’Amsterdam a fini en baisse de 1,37% à 516,04 points. A la baisse, le groupe néerlandais de travail temporaire Randstad a chuté de 3,82% à 40,82 euros. A la hausse, le chimiste et pétrolier Vopak a gagné 0,90% à 39,24 euros.

La Bourse de Bruxelles a reculé de 1,16%, l’indice Bel-20 des valeurs vedettes s’affichant en clôture à 3.442,56 points. Confinimmo (+0,83% à 109,10 euros) a signé la plus forte hausse tandis que le groupe belge arGEN-X a terminé dernier du classement avec une chute de 4,19% à 91,40 euros.

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