Bonds Europe: très légère tension des taux dans un marché calme

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est tendu à la marge, -0,39% contre -0,41% lundi à la clôture.

Les taux d’emprunt sont très légèrement remontés mardi en zone euro, après plusieurs séances de baisse, dans un marché calme qui se montrait un peu moins préoccupé par le coronavirus chinois.

«Les marchés alternent un peu les phases d’inquiétude et de soulagement depuis la crise du coronavirus» mais «aujourd’hui, c’est plutôt une phase de relative accalmie et d’optimisme», a commenté auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France.

«Cela se traduit par une hausse du taux à dix ans américain et une quasi-stabilité du taux à dix ans allemand», a-t-il ajouté.

Toutefois, «malgré ce très très léger rebond, nous restons quand même assez loin des plus hauts niveaux de l’année atteints» début janvier, a relativisé le spécialiste.

La crise du coronavirus a en effet poussé les investisseurs inquiets à se tourner vers des valeurs refuge, au premier rang desquelles les obligations d’Etat.

Le nombre de personnes tuées par l’épidémie due à ce virus a franchi mardi la barre du millier, presque toutes en Chine, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parlant désormais d’une «très grave menace» pour le monde.

Le nombre des cas confirmés de contamination s’établit pour sa part à plus de 42’000.

Outre l’aversion au risque qu’elle suscite, «cette crise conduit beaucoup d’analystes à penser que l’on va assister à un ralentissement de la croissance économique du fait de la diminution de la demande chinoise et du fait de la rupture des chaînes de production dans le monde», a expliqué M. Bourguignon.

Enfin, «certains espèrent un nouveau relâchement monétaire dans les pays occidentaux, anticipant de nouvelles baisses de taux directeurs», selon lui.

L’ensemble de ces facteurs explique que les rendements des obligations d’Etat aient nettement reculé depuis fin janvier.

La Fed garde le cap

Soulignant la bonne santé de l’économie américaine, le président de la Fed Jerome Powell a cependant estimé mardi que la politique actuelle de l’institution, qui laisse les taux inchangés après trois baisses consécutives, reste adaptée aux perspectives actuelles, même si «des risques demeurent», en particulier l’épidémie de nouveau coronavirus.

Reste que, pour M. Bourguignon, «ces pressions baissière sur les taux (...) devraient se relâcher au fil du temps si nous n’avons pas de nouvelles d’aggravation de cette crise».

Du côté des indicateurs, la croissance du Royaume-Uni est ressortie à 1,4% sur l’année 2019, en légère progression par rapport à 2018 malgré les turbulences économiques du Brexit. Sur le quatrième trimestre, elle a en revanche été nulle.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est tendu à la marge, -0,39% contre -0,41% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi une tendance similaire, à -0,15% contre -0,17%, tandis que ceux de l’Espagne (0,26% contre 0,25%) et de l’Italie (0,96% contre 0,95%).

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni s’est quant à lui un peu apprécié à 0,57% contre 0,55%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans était quasi stable à 1,58% contre 1,57% lundi, tout comme celui à 30 ans, à 2,05% contre 2,04%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,41% contre 1,39%.

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