Le marché européen de la dette a peu profité de l’aversion au risque lundi, lors d’une séance marquée par une tension des taux d’emprunts italiens sous l’effet de propos du chef de la Ligue (extrême-droite) Matteo Salvini, qui s’en est à nouveau pris aux règles européennes.

«Le marché obligataire ne profite pas trop de l’aversion au risque car il avait déjà beaucoup baissé», ces derniers jours face à la guerre commerciale, a constaté Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis. «Là où il y a du mouvement, c’est sur l’Italie. Le fait marquant de la séance, c’est l’effet Salvini qui pousse à la hausse les taux d’intérêt italiens.»

D’après l’agence Bloomberg, le ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini a réitéré lundi son souhait de voir changer les règles budgétaires européennes, dans un entretien diffusé sur Facebook.

«Les investisseurs vendent de la dette italienne, ce qui fait augmenter les taux italiens», explique M. Robin. Conséquence, le coût de refinancement de la dette italienne augmente.

Mais le reste du marché européen s’est montré plutôt «attentiste» dans un «environnement très marqué par la guerre commerciale» qui semble «loin d’être terminée», étant encore montée d’un cran avec les dernières mesures américaines contre le groupe chinois Huawei.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est légèrement tendu à -0,088% contre -0,106% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi le même mouvement, à 0,308% contre 0,283%, tout comme celui de l’Espagne, à 0,882% contre 0,869%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie s’est plus fortement tendu à 2,697% contre 2,657%.

Le taux de même échéance du Royaume-Uni a fini en légère hausse à 1,054% contre 1,032%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans ne bougeait guère à 2,399% contre 2,391% vendredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,827% contre 2,825%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 2,212% contre 2,198%.