Bonds Europe: regain d'appétit pour le risque

AWP

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Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a peu évolué, s'établissant à 0,302% contre 0,305% vendredi soir.

Les taux d'emprunt des pays du sud de l'Europe se sont détendus lundi, les investisseurs retrouvant un peu le goût du risque après une semaine difficile.

«Les taux italiens ont beaucoup souffert la semaine dernière en raison de l'actualité géopolitique qui a réduit l'appétit pour le risque, alors qu'il n'y a pas eu de dégradation de la situation italienne qui justifiait ce genre de hausse des taux», a commenté auprès de l'AFP Jean-Christophe Machado, un stratégiste obligataire de Natixis.

La chute de la livre turque, sur fond de crise diplomatique entre Ankara et Washington, avait provoqué une vive inquiétude sur les marchés financiers la semaine passée, orientant les investisseurs vers les actifs moins risqués.

Le mouvement de détente observé lundi serait plutôt un rééquilibrage en faveur des obligations italiennes, qui a profité également aux espagnoles et portugaises, selon l'expert.

Toutefois, «ce retour d'appétit pour le risque semble assez fragile puisque les taux allemands sont stables», a nuancé M. Machado.

Lorsque les investisseurs retrouvent le goût du risque, les taux allemands, considérés comme les plus solides de la zone euro, sont habituellement un peu délaissés.

«Les investisseurs ne sont pas si rassurés que ça, ils attendent beaucoup des développements sur la guerre commerciale», a poursuivi le stratégiste obligataire de Natixis.

Les marchés, qui ont suivi le dossier de près tout l'été, semblaient toutefois optimistes quant à la perspective de reprise des négociations commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

Pékin va en effet envoyer un haut responsable à Washington fin août pour renouer les discussions.

Les acteurs de marché «sont également dans l'attente du budget italien, toutes les déclarations sont scrutées», a ajouté M. Machado.

Le gouvernement italien doit présenter à la rentrer le budget 2019, qui entend avancer sur des promesses phares, telles que des baisses d'impôts drastiques et la création d'un revenu de citoyenneté.

Le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a peu évolué, s'établissant à 0,302% à 18H00 (16H00 GMT) contre 0,305% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également peu bougé, terminant à 0,653% contre 0,667%.

En revanche, le taux d'emprunt à dix ans de l'Italie s'est nettement détendu à 3,014% contre 3,121%.

Celui de l'Espagne a suivi la même tendance à 1,390% contre 1,449%, tout comme celui du Portugal à 1,794% contre 1,855%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans n'a presque pas bougé, à 1,223% contre 1,236%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans des États-Unis reculait à 2,828% contre 2,860% vendredi, à l'instar de celui à trente ans à 2,985% contre 3,020%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 2,591% contre 2,606%.

 

 

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