Bonds Europe: regain d’intérêt pour la dette

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de la France, tombé à -0,0018% la semaine dernière, un plus bas depuis juillet 2016, est descendu cette fois à -0,0035% en séance.

Le marché européen de la dette a profité jeudi d’un regain d’intérêt des investisseurs pour les valeurs refuge, qui a conduit les taux français à 10 ans à un nouveau plancher de rendement négatif.

Le taux d’emprunt à dix ans (OAT) de la France, tombé à -0,0018% la semaine dernière, un plus bas depuis juillet 2016, est descendu cette fois à -0,0035% en séance.

La déception engendrée par deux indicateurs économiques, l’un sur la confiance en zone euro et l’autre sur la consommation américaine, a joué en faveur du marché obligataire.

«Les taux obligataires étaient remontés dans la matinée, le marché pensant que le G20 allait être éclipsé par la réunion entre le président américain (Donald) Trump et son homologue chinois Xi Jinping pour trouver un moratoire à leur guerre commerciale», a observé auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«Mais ce qui a tout mis par terre, c’est l’indice de confiance économique en zone euro qui est tombé au plus bas niveau depuis 2016, passant de 105,2 à 103,3 alors qu’on attendait une petite correction à 104,8», a-t-il expliqué.

Cette chute est due à «un déclin très fort dans la confiance dans l’industrie, au plus bas depuis huit ans», ce qui a précipité les taux européens en baisse, ajoute le spécialiste.

Puis les mauvaises nouvelles américaines ont pris le relais, avec «une amorce de déclin dans la consommation, qui constitue les deux-tiers du produit intérieur brut américain».

Au 1er trimestre, les dépenses de consommation, moteur traditionnel de la croissance américaine, ont été moins soutenues que précédemment évalué, ne progressant que de 0,9%, le rythme le plus faible en un an.

L’inflation allemande, remontée en juin à 1,6% sur un an contre 1,4% attendu, a été détrônée par la déprime contenue dans ces deux statistiques.

Dans cet environnement peu réjouissant, les investisseurs tablent définitivement sur «des mesures de politique monétaire encore plus accommodantes» de la part des banques centrales, selon l’expert.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s’est détendu, à -0,321% contre -0,303% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi le même mouvement, à -0,0017% contre 0,017%.

Celui de l’Espagne est resté stable, à 0,392% contre 0,390%, tout comme le taux à dix ans de l’Italie, à 2,133% contre 2,139%.

Le taux du Royaume-Uni de même échéance a également peu bougé: 0,821% contre 0,829%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans a reculé à 2,023%, contre 2,047% mercredi, comme celui à 30 ans à 2,546%, contre 2,569%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,745%, contre 1,769%.

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