Les investisseurs ont opté pour la prudence vendredi, délaissant le taux d’emprunt italien au profit de ceux des autres pays européens, en attendant le verdict d’une agence de notation sur la dette de l’Italie.

«L’Italie a un peu souffert en amont de la décision de Fitch, les investisseurs se positionnent en anticipant une dégradation de sa note», a commenté auprès de l’AFP Cyril Regnat, un analyste obligataire de Natixis.

L’agence de notation pourrait se prononcer vendredi soir mais elle pourrait également reporter la date de son verdict.

En septembre dernier, Fitch avait maintenu la note de la dette italienne à BBB tout en se montrant pessimiste sur son évolution puisqu’elle avait abaissé sa perspective de «stable» à «négative».

La trajectoire budgétaire de l’Italie continue à susciter des questions, en particulier après la publication cette semaine d’une série d’indicateurs économiques peu encourageants.

«Les investisseurs ont fait preuve d’aversion au risque, ils ont privilégié tout ce qui n’était pas l’Italie», a précisé M. Regnat.

Ce sentiment a un peu profité aux taux d’emprunt des pays les plus solides de la zone euro, l’Allemagne et la France, mais aussi à ceux de l’Espagne et du Portugal.

Les acteurs de marché continuaient de surveiller les négociations commerciales sino-américaines, mais, dans ce contexte, ce dossier passait au second plan, selon M. Regnat.

Donald Trump doit recevoir ce vendredi à Washington le négociateur en chef chinois Liu He après une nouvelle semaine de négociations afin de tenter de mettre fin au conflit commercial.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a baissé à 0,096% contre 0,127% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même trajectoire à 0,516% contre 0,542%, tout comme celui de l’Espagne à 1,175% contre 1,203% et celui du Portugal à 1,485% contre 1,512%.

En revanche, le taux à dix ans de l’Italie est légèrement monté à 2,847% contre 2,833%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est détendu à 1,158% contre 1,202%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans reculait un peu à 2,650% contre 2,691% jeudi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,007% contre 3,050%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,495% contre 2,529%.