Bonds Europe: pression sur la dette italienne

AWP

1 minute de lecture

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne s'est nettement détendu à 0,409% contre 0,448% lundi soir,

La pression s'est accrue nettement mardi sur les taux d'emprunts italiens, affectés par le rejet officiel du projet de budget 2019 par Bruxelles, qui a renforcé la vague d'aversion au risque sur les marchés financiers.

La Commission européenne a durci mardi son bras de fer avec la coalition populiste au pouvoir en Italie en rejetant son projet de budget 2019, une première dans l'histoire de l'Union européenne.

Conformément aux règles européennes, l'Italie dispose maintenant de trois semaines pour présenter un budget révisé.

«L'officialisation du rejet du budget italien par l'Europe a renforcé la vague d'aversion au risque très forte», déjà présente ces dernières semaines, a indiqué à l'AFP Guillaume Martin, stratégiste obligataire chez Natixis.

«La dette italienne a subi un fort impact et la dette allemande fait plus que jamais valeur de refuge», a-t-il résumé.

Le contexte encourage un report des investisseurs vers les placements sûrs, ce qui profite aux emprunts allemands et français à dix ans.

Par conséquent, le spread (différence entre les taux d'emprunt italien et allemand à 10 ans) s'est encore accentué pour atteindre 317,9 points.

Mais, il n'y a «pas trop de contagion» sur les autres marchés obligataires, souligne l'expert.

Ainsi, la «surperformance de la dette espagnole" s'explique par le fait que beaucoup d'opérateurs «sortent l'Italie de leurs portefeuilles au profit de l'Espagne», observe-t-il.

Le patron du Mécanisme européen de stabilité (MES), Klaus Regling, a reconnu un risque de contagion pour le système bancaire en Italie, mais a estimé que «le risque de contagion à d'autres pays est très limité». «Pas de panique, l'Italie n'est pas la prochaine Grèce», a-t-il lancé mardi à Luxembourg.

«Des deux côtés, des efforts devraient être déployés afin de trouver une solution car une nouvelle escalade des tensions et une nouvelle hausse des taux italiens entraîneraient d'importantes conséquences tant pour l'économie italienne que pour celle de la zone euro», estime dans une note, Nicolas Forest, responsable de la gestion obligataire chez Candriam.

A 18H00 (16H00 GMT), le rendement à 10 ans de l'Italie s'est fortement tendu à 3,592% contre 3,490% lundi à la clôture du marché secondaire.

A contrario, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne s'est nettement détendu à 0,409% contre 0,448% lundi, tout comme le rendement de même maturité de la France qui a reculé à 0,786% contre 0,821% la veille.

Même mouvement de détente pour le taux d'emprunt de même maturité de l'Espagne, qui a terminé à 1,663% contre 1,696% lundi.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans est tombé à 1,469% contre 1,527% lundi.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à 10 ans des États-Unis s'est également fortement détendu à 3,1204% contre 3,1978% vendredi, comme celui à 30 ans passé à 3,3227% contre 3,3881% et celui à deux ans à 2,8539% contre 2,9082%.

 

 

A lire aussi...