Bonds Europe: poussée de tension sur la dette italienne

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Le rendement de l’Italie a bondi à 2,732% contre 2,549%, entraînant celui de l’Espagne qui a progressé à 1,336% contre 1,247%, tout comme celui du Portugal à 1,845% contre 1,748%.

La dette italienne a connu une nouvelle poussée de tension jeudi après la nomination à des postes clés du Parlement de deux eurosceptiques, entraînant dans son sillage les pays du sud de l’Europe.

«L’arrivée de deux grosses pointures, connues pour leur euroscepticisme, dans les deux chambres italiennes, a entraîné une montée très nette des taux d’emprunt de l’Italie», a observé auprès de l’AFP Eric Vanraes, un gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

Deux membres de la Ligue (extrême droite), fortement eurosceptiques, ont été nommés à la tête de deux importantes commissions parlementaires en Italie. Alberto Bagnai va présider celle des Finances du Sénat et Claudio Borghi celle du Budget à l’Assemblée.

«Cette nouvelle relance une énième fois le débat autour de l’Italie et la zone euro» et «du coup les rendements de l’Espagne et du Portugal se tendent aussi», a poursuivi M. Vanraes. «A l’inverse, les investisseurs sont allés chercher refuge du côté des pays les plus solides, Allemagne en tête», a-t-il noté.

L’expert a en outre souligné un phénomène «propre à l’Italie en zone euro», à savoir «que les taux d’emprunt à court terme montent encore plus fortement que ceux à long terme».

Cette configuration est souvent «symptomatique des crises, car elle signifie que les investisseurs s’inquiètent bien plus d’un problème à court terme qu’à long terme», a-t-il développé.

Mauvais indicateur américain

Le fort ralentissement de la croissance de l’activité manufacturière de la région de Philadelphie, inattendu, est venu s’ajouter aux craintes italiennes, a également relevé M. Vanraes.

L’indicateur s’est établi à 19,9 points contre 34,4 en mai quand les analystes tablaient sur 30 points.

Il est «logique que le climat anxiogène créé par les tensions commerciales finisse pas se refléter dans les indicateurs de confiance», a estimé M. Vanraes, même si le président de la Réserve fédérale Jerome Powell a réaffirmé sa confiance dans la vigueur de l’économie américaine.

Un faible taux de chômage et les signes d’une accélération de l’inflation sont historiquement de «sérieux» arguments pour relever les taux, a affirmé mercredi M. Powell lors d’une intervention au forum européen des banques centrales à Sintra, au Portugal.

A 18h00 (16h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a reculé à 0,335% contre 0,377% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même échéance de la France a très légèrement baissé à 0,705% contre 0,711%.

Celui de l’Italie a bondi à 2,732% contre 2,549%, entraînant celui de l’Espagne qui a progressé à 1,336% contre 1,247%, tout comme celui du Portugal à 1,845% contre 1,748%

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a clôturé à 1,277% contre 1,297%, après que la Banque d’Angleterre (BoE) a maintenu son taux directeur à 0,5%, mais réaffirmé sa confiance dans les perspectives économiques du Royaume-Uni, laissant entrevoir un prochain resserrement monétaire.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se détendait un peu à 2,906% contre 2,939% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,048% contre 3,078%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait à 2,545% contre 2,566%.

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