Les taux d’emprunt des pays les plus solides de la zone euro sont repartis en légère hausse mercredi après que la Chine a promis des efforts afin de parvenir rapidement à un accord commercial avec les Etats-Unis.

«Nous avons eu en début de séance une détente sur l’ensemble des taux, sauf celui du Royaume-Uni», a rappelé auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

«Or, à partir de l’interprétation faite par les Chinois de leurs discussions avec Donald Trump, et d’une clarification sur ces points-là, le marché est reparti un petit peu à la hausse», a-t-il complété.

Le ministère chinois du Commerce s’est inscrit en faux mercredi contre les analystes, notamment américains, ayant critiqué le flou de l’accord auquel sont parvenus samedi à Buenos Aires le président américain et son homologue chinois Xi Jinping, sans chiffres ni calendrier.

«Les équipes économiques et commerciales des deux parties vont activement promouvoir la consultation dans les 90 jours, avec un calendrier et une feuille de route clairs», a affirmé le ministère dans un communiqué.

A Washington, ce message a été accueilli avec soulagement par Donald Trump, qui a consacré plusieurs tweets au sujet.

Dans le sillage de ces déclarations, «les marchés actions sont restés en territoire négatif mais ont un peu limité la casse» tandis que du côté des obligations, «nous observons une très légère tension sur l’Allemagne et la France ainsi qu’une bonne détente sur l’Italie et l’Espagne, quoique un peu moins importante que mercredi matin», a précisé M. Lesné.

L’environnement global reste toutefois «peu amène pour le risque», a-t-il ajouté, citant notamment le léger ralentissement de la croissance du secteur privé en France au mois de novembre, d’après l’indice PMI publié par le cabinet IHS Markit.

D’autant que concernant l’Italie, les «petits signes d’apaisement» apparus mardi «ne sont pas suffisants», a estimé le spécialiste.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a promis mardi à l’UE un nouveau budget sous peu, dans le but d’éviter une procédure d’infraction, mais il n’est pas certain que l’effort soit jugé suffisant par Bruxelles.

Aussi rien à l’heure actuelle ne permet, selon M. Lesné, d’espérer que le traditionnel mouvement haussier de fin d’année ait bien lieu.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de l’Allemagne est très légèrement monté à 0,277% contre 0,263% mardi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance, progressant à 0,679% contre 0,667%.

Celui de l’Espagne a quant à lui reflué, terminant à 1,459% contre 1,485%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a également baissé à 3,061% contre 3,156%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est apprécié à 1,315% contre 1,281%.

Aux États-Unis, les marchés étaient fermés ce mercredi en raison des funérailles nationales de George H.W. Bush. Mardi, le rendement à 10 ans avait fini en baisse à 2,914% contre 2,970% lundi, à l’instar de celui à 30 ans, qui avait terminé à 3,173% contre 3,254%. Celui à deux ans s’était pour sa part établi mardi à 2,795% contre 2,821% la veille.