Bonds Europe: petit goût pour le risque

AWP

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Le taux à 10 ans de l’Allemagne a légèrement progressé à 0,249% contre 0,236% jeudi.

Les investisseurs ont retrouvé un peu d’appétit pour le risque vendredi, qui a essentiellement profité au taux d’emprunt italien, dans un contexte dominé par les craintes liées à la relation commerciale sino-américaine.

«Les marchés sont plutôt dans un état d’esprit négatif, ils restent très prudents, même s’il y a un peu de répit aujourd’hui (vendredi)», a commenté auprès de l’AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

Ce petit regain d’appétit pour le risque a essentiellement profité au taux d’emprunt italien.

«Il y a beaucoup d’allers-retours en termes d’annonces du gouvernement italien», concernant son projet de budget pour 2019, qui a été rejeté par la Commission européenne, a rappelé M. Lenoir.

Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, a finalement promis à l’UE un nouveau budget sous peu, dans le but d’éviter une procédure d’infraction, mais il n’est pas certain que l’effort soit jugé suffisant par Bruxelles.

«Les attentes sont plutôt positives, il faut attendre de voir si cela se concrétise», a commenté l’expert.

De leur côté, les taux d’emprunt des pays les plus solides de la zone euro ont un peu progressé. L’écart entre le taux allemand et le français s’est un peu accru.

«Nous observons un peu de défiance vis-à-vis de la France, ce qui peut être lié aux manifestations», a estimé M. Lenoir.

L’actualité est certes chargée côté européen mais la principale préoccupation des opérateurs reste les relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

L’annonce jeudi de l’arrestation, à la demande de Washington, d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei, avait suscité des craintes quant à un envenimement possible des relations sino-américaines, alors que les deux puissances viennent d’ouvrir une période de négociations.

Toutefois, le président américain Donald Trump a affirmé vendredi, dans un tweet matinal, que les discussions avec la Chine «se passent très bien».

Les acteurs de marché ont également suivi de près les discussions entre l’Opep et ses alliés, qui ont décidé vendredi une baisse commune de leur production de 1,2 million de barils par jour (mbj) dans l’espoir de redresser les cours.

Les cours du pétrole «jouent sur les anticipations d’inflation, qui avaient beaucoup baissé ces derniers temps, notamment en Europe», a expliqué M. Lenoir.

«Une stabilisation ou une remontée des prix est plutôt (quelque chose de) sain pour le marché obligataire, cela laisse la place à la remontée des taux allemand», a-t-il complété.

Par ailleurs, les investisseurs ont pris connaissance vendredi du dernier rapport sur l’emploi américain, qui a indiqué que le taux de chômage est resté stable en novembre, à 3,7% mais les créations d’emplois ont été moins fortes que prévu.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de l’Allemagne a légèrement progressé à 0,249% contre 0,236% jeudi à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance, s’établissant à 0,688% contre 0,664%.

Le taux à dix ans de de l’Italie s’est en revanche détendu à 3,132% contre 3,202%.

Celui de l’Espagne a quant à lui légèrement reculé, à 1,451% contre 1,461%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a un peu progressé à 1,265% contre 1,246%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans bougeait peu à 2,881%, contre 2,896% jeudi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,165% contre 3,162%. Celui à deux ans s’établissait à 2,740%, contre 2,760%.

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