Bonds Europe: nette tension des taux après les chiffres d’inflation

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne, ou Bund, est monté à -0,230% contre -0,310% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

 

Les taux d’emprunt français et allemand se sont nettement tendus jeudi, dans le sillage de chiffres d’inflation meilleurs qu’attendu en zone euro et aux Etats-Unis, faisant planer le doute sur l’action à venir de la Banque centrale américaine.

«Les chiffres d’inflation sont ressortis un peu plus élevés qu’attendu en Europe», notamment en Allemagne, «ce qui pousse un peu les rendements souverains allemands à la hausse», a commenté auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

Le taux d’inflation en Allemagne est en effet bien remonté en juin, à 1,6% sur un an après 1,4% en mai, se rapprochant de l’objectif «proche de 2%» visé par la BCE.

Ces mêmes données ont également légèrement surpris à la hausse aux Etats-Unis, témoignant d’»un petit peu plus de pression inflationniste que ce à quoi on aurait pu s’attendre», a complété M. Lesné.

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont modestement avancé en juin sur un mois mais davantage que ne l’escomptaient les analystes, selon l’indice des prix CPI.

«Nous avons eu des banques centrales très très accommodantes et finalement des données» macroéconomiques «qui ne sont pas aussi mauvaises que ce à quoi nous aurions pu nous attendre», ce qui invite le marché à se demander si une baisse de taux n’est pas prématurée, a explicité M. Lesné.

Le président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Jerome Powell a laissé la porte ouverte mercredi à une prochaine baisse des taux d’intérêt en dressant un tableau mitigé de l’économie américaine, soumise à des risques persistants.

Selon les minutes de la dernière réunion de la Fed, le 19 juin, deux participants étaient prêts à abaisser les taux dès ce jour-là, inquiets de l’inflation basse persistante et «plusieurs ont signalé qu’une baisse des taux à court terme pourrait aider à adoucir les effets de chocs futurs possibles».

Resserrement du spread Italie-Allemagne

«Les minutes de la Fed sont claires: il y a une volonté d’agir et d’utiliser un certain nombre d’outils» mais le message reste moins offensif que celui délivré par la Banque centrale européenne (BCE) en juin à Sintra, ce qui amène à un léger repositionnement du marché ce jeudi, a encore relevé M. Lesné.

Les gouverneurs de la BCE ont dégagé quant à eux, lors de leur réunion de juin, «un large consensus» sur d’éventuels nouveaux stimuli pour la zone euro, d’après un compte-rendu publié jeudi, confirmant les récents propos tenus par Mario Draghi.

En revanche, le rendement de l’Italie a légèrement baissé jeudi, l’écart (ou «spread») entre les taux italien et allemand à dix ans «continuant à se resserrer» pour s’afficher au plus bas depuis fin mai 2018», a observé M. Lesné, l’imputant notamment à la recherche de rendement des investisseurs, dans un environnement de taux extrêmement bas.

Le taux à dix ans de la France a suivi la même tendance, terminant en territoire positif à 0,013% contre -0,023%.

Celui de l’Espagne s’est également apprécié, à 0,468% contre 0,432%, tandis que celui de l’Italie a légèrement baissé, à 1,697% contre 1,731%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni est de son côté monté à 0,833% contre 0,755%.

Aux États-Unis, le taux à dix ans s’appréciait à 2,091% contre 2,061% mercredi, comme celui à trente ans, à 2,601% contre 2,576%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,844% contre 1,828%.

 

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