Bonds Europe: nette détente de la dette italienne

AWP

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Le rendement italien a clôturé en net recul à 3,269%, contre 3,407% à la clôture vendredi soir.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie s’est nettement détendu lundi, après les propos du vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio se disant ouvert à un déficit moins élevé dans son projet de budget.

«Les déclarations du gouvernement italien ont été accueillies de façon positive», a observé auprès de l’AFP Geoffroy Lenoir, responsable des taux souverains en euros pour Aviva Investors.

Après un mouvement significatif à l’ouverture du marché, celui-ci s’est un peu érodé en cours de séance, «car les investisseurs ont été plusieurs fois échaudés par des propos de l’exécutif italien et la confiance ne peut pas revenir du jour au lendemain», a-t-il complété.

Selon lui, certains acteurs ont en outre «profité de l’embellie pour alléger» leur portefeuille de dette italienne, d’où le tassement en deuxième partie de séance.

À 18H00 (17H00 GMT), le rendement italien a malgré tout clôturé en net recul à 3,269%, contre 3,407% à la clôture vendredi sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise. En début de séance, il était revenu à son plus bas niveau depuis le 1er octobre.

L’écart («spread») avec le Bund, soit le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne qui fait référence sur le marché, s’est aussi réduit à 290 points de base (soit 2,9 points de pourcentage).

«Si, durant la négociation (avec Bruxelles), le déficit doit diminuer un peu, pour nous cela n’est pas important», a déclaré lundi matin M. Di Maio, le leader du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), un des deux partis de la coalition au pouvoir à Rome avec la Ligue (extrême droite).

Néanmoins, «le sujet n’est pas les chiffres, mais les citoyens», a-t-il noté sur Radio Radicale, en réaffirmant l’importance de mettre en place un revenu de citoyenneté pour les plus démunis, de réformer la loi sur les retraites pour permettre un départ anticipé et d’indemniser les petits épargnants ayant été floués par la faillite de banques.

Les discussions semblaient jusqu’ici dans l’impasse, l’exécutif italien ayant campé sur ses positions depuis le rejet le 23 octobre par la Commission européenne de son projet de budget, qui prévoit un déficit à 2,4% du PIB.

L’Italie «souffle le chaud et le froid»

«Les investisseurs savent que le gouvernement italien souffle le chaud et le froid en fonction des discussions avec la Commission européenne et du niveau des marchés» et «maintenant, ils attendent surtout une communication claire et des choses concrètes», a encore noté M. Lenoir.

Du coup, même si la détente est claire, «la dynamique sur la dette italienne n’a pas changé» avec une prime de risque plus élevée, a-t-il ajouté.

Plus globalement, selon l’expert, cette nouvelle a ramené de l’appétit pour le risque sur le marché, ce qui a joué notamment en faveur de l’Espagne.

À 18H00, le rendement à 10 ans de l’Espagne a ainsi terminé à 1,562% contre 1,632%.

À l’inverse, les dettes considérées comme les plus sûres, comme celle de l’Allemagne et de la France, ont été moins recherchées.

Le taux à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,361% contre 0,340%, tout comme celui de la France à 0,739% contre 0,721%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est aussi monté à 1,410% contre 1,381%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans s’élevait aussi, à 3,070% contre 3,039% vendredi, à l’instar de celui à 30 ans à 3,322% contre 3,302%. Celui à deux ans s’établissait à 2,839% contre 2,809%.

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