Bonds Europe: Les taux poursuivent leur détente, sur fond d'aversion au risque

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini en baisse à -0,210% contre -0,203% lundi à la clôture du marché.

Les taux d’emprunt en zone euro ont continué à se détendre mardi, même si les mouvements ont été moins marqués que ces derniers jours, les investisseurs privilégiant toujours les actifs plus sûrs face à l’exacerbation des tensions commerciales sino-américaines.

Le taux allemand à dix ans a ainsi signé lundi en séance un nouveau plus bas historique, à -0,219%, avant de se reprendre légèrement mardi.

«Des taux aussi bas dans un contexte qui n’est quand même pas aussi catastrophique au niveau économique et financier, c’est assez surprenant», a jugé auprès de l’AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France.

Il y a plusieurs raisons à cela, selon lui, la première étant que «le climat est globalement très anxiogène, sur le plan géopolitique d’abord avec la guerre commerciale qui a repris contre toute attente de la vigueur depuis quelques semaines entre les Etats-Unis et la Chine».

Nous assistons à «une espèce d’escalade assez malsaine avec l’entrée aussi dans la guerre du Mexique», et «la perspective d’un Brexit dur», sans compter «un risque italien plus fort que jamais», a noté M. Bourguignon.

Autant de facteurs d’inquiétudes expliquant que les investisseurs se tournent en priorité vers les obligations d’Etat, considérées comme des valeurs refuges.

Par ailleurs, «il y a des chiffres économiques plutôt décevants», a complété le spécialiste, «et la cerise sur le gâteau, c’est que nous avons des inflations courantes qui baissent».

L’inflation dans la zone euro a fortement reculé en mai, renforçant les craintes d’un ralentissement de l’économie mondiale, marquée par la guerre commerciale menée par Washington.

Selon des données publiées mardi par l’Office européen des statistiques Eurostat, le taux annuel d’inflation a ralenti à 1,2% en mai dans la zone euro, contre 1,7% en avril.

«Aujourd’hui les marchés parient sur une baisse des taux de la Fed drastique dès 2019» avec «quasiment entre deux et trois baisses de taux anticipées avec une probabilité forte d’ici la fin de l’année», a détaillé M. Bourguignon.

La Banque centrale américaine a dit mardi surveiller «de près» les effets sur l’économie de la guerre commerciale qui a récemment gagné en intensité, Donald Trump ayant augmenté la pression sur la Chine mais aussi sur le Mexique.

Quant à la Banque centrale européenne, qui tient sa prochaine réunion de politique monétaire ce jeudi, elle est «dans une position tout à fait inconfortable», a observé M. Bourguignon.

Car l’institution de Francfort, «contrairement à la Fed, n’avait pas reconstitué une partie de ses munitions, elle aborde donc une fin de cycle, peut-être», avec beaucoup moins de marge de manoeuvre, a-t-il ajouté.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini en baisse à -0,210% contre -0,203% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France s’est très légèrement détendu à 0,180% contre 0,198%, tout celui de l’Espagne à 0,659% contre 0,687% et celui de l’Italie, à 2,512% contre 2,556%.

Le taux du Royaume-Uni a en revanche légèrement progressé à 0,900% contre 0,860%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans remontait à 2,137% contre 2,071% lundi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,598% contre 2,531%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,911% contre 1,832%.

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