Bonds Europe: les taux poursuivent leur détente

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a légèrement reflué à -0,088% contre -0,064% mardi.

Les taux d’emprunt en zone euro ont très légèrement reflué mercredi, les obligations d’Etat continuant à profiter de l’aversion au risque prononcé des investisseurs dans un contexte marqué par le conflit commercial sino-américain.

«Les marchés actions refluent un petit peu», relève Axel Botte, stratégiste obligataire chez Ostrum AM, signe de la défiance des investisseurs pour ces actifs considérés comme risqués, ce qui bénéficie à l’inverse aux dettes souveraines, assimilées à des valeurs refuges.

Donald Trump a décidé la semaine dernière d’interdire les exportations de produits technologiques américains vers certaines entreprises jugées «à risque», avec Huawei dans le viseur.

Cette attaque contre le géant chinois des télécoms a ouvert un nouveau front dans l’offensive tous azimuts engagée contre la Chine par le président américain, provoquant en outre un effet domino: plusieurs poids lourds japonais et britanniques des télécoms ont annoncé mercredi qu’ils allaient se passer pour l’heure des équipements de Huawei.

«En Italie, il y a toujours la perspective éventuelle d’élections anticipées» au terme du scrutin européen, a ajouté M. Botte.

A l’approche des élections européennes de dimanche, l’homme fort du gouvernement italien, Matteo Salvini, le patron de la Ligue (extrême droite), a multiplié les déclarations affirmant que l’Italie devait s’affranchir des règles européennes, en particulier du taux maximal autorisé de 3% de déficit public par rapport au PIB.

Selon l’Institut italien de statistiques (Istat), la croissance en Italie devrait atteindre 0,3% en 2019, des prévisions légèrement supérieures à celles du gouvernement, qui table sur 0,2%.

La Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI) prévoient de leur côté une croissance du Produit intérieur brut italien de 0,1%, pire performance de la zone euro.

Mais le mouvement le plus marquant mercredi a été celui du taux britannique à dix ans, qui a fortement reflué, tout comme la livre sterling.

Vers un «hard Brexit»?

Après «une longue période de complaisance vis-à-vis du Brexit, nous entrons de nouveau dans le dur avec les élections européennes qui vont sans doute montrer une très nette progression de Nigel Farage (à la tête du Parti du Brexit, NDLR) par rapport aux élections précédentes», selon M. Botte, ce qui rend la perspective d’un second référendum, tel que proposé par Theresa May, très improbable.

La Première ministre britannique se débattait mercredi pour sauver son plan de la «dernière chance», destiné à mettre en oeuvre le Brexit mais qui n’a convaincu ni sa majorité ni l’opposition, écornant encore un peu plus son autorité.

«La position de May est très fragile et au sein des Tories, ses successeurs potentiels sont plutôt sur la ligne d’un +hard+ Brexit», a complété M. Botte, un scénario redouté par les milieux financiers.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a légèrement reflué à -0,088% contre -0,064% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi le même mouvement, déclinant à 0,304% contre 0,326%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a également un peu baissé, à 2,630% contre 2,642%, tout comme celui de l’Espagne, à 0,863% contre 0,871%.

Le taux de même échéance du Royaume-Uni a, quant à lui, fini sur un net mouvement de détente, à 1,013% contre 1,082%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans baissait également, à 2,389% contre 2,426% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,814% contre 2,843%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 2,225% contre 2,254%.

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