Les taux d’emprunt en zone euro ont peu évolué mardi, poursuivant leur lente remontée amorcée vendredi, consécutive à la forte détente qu’ils avaient connue dans le sillage des réunions de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Le marché de la dette connaît «un petit ajustement qui est un corollaire du réajustement des marchés actions, où nous assistons à un retour de la prise de risques», a commenté auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

«Le début de la saison des résultats a l’air de ne pas trop mal se passer, nous avons même eu de bonnes surprises sur certains titres américains», a-t-il développé.

Aussi, sur le marché obligataire, nous observons un «retour de balancier après que les taux ont fortement baissé» sous l’effet des discours des Banques centrales européenne et américaine, qui ont dit «la même chose à deux semaines d’intervalle», a-t-il ajouté.

Après avoir abandonné son programme de soutien à l’économie fin décembre, la Banque centrale européenne a prolongé le 24 janvier le statu quo monétaire, du fait d’une conjoncture incertaine.

La «patience» a aussi été le maître mot de la Fed mercredi dernier pour ses futures hausses de taux en raison du ralentissement de l’économie mondiale et en l’absence d’une accélération de l’inflation.

Par ailleurs, «il ne se passe pas grand-chose» sur le marché, qui n’a pas de «chiffres majeurs» à digérer, selon le spécialiste, la seule actualité notable de la journée étant le discours de Donald Trump sur l’état de l’Union, prévu à 21 heures, donc après la clôture des marchés européens.

Côté indicateurs, l’activité globale du secteur privé a enregistré son «plus fort recul de l’activité globale depuis novembre 2014» le mois dernier en France, en raison d’un fort repli dans le secteur des services.

Ce dernier a stagné au Royaume-Uni en janvier, ce qui laisse augurer d’un début d’année poussif pour l’économie britannique confrontée aux incertitudes du Brexit.

La Première ministre britannique Theresa May rencontrera jeudi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker à Bruxelles pour tenter de sauver l’accord de Brexit, ont annoncé mardi les porte-parole de la Commission et de Downing Street.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini sans grand changement, à 0,170% contre 0,177% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Les rendements de même maturité de la France et de l’Espagne ont aussi peu bougé, terminant respectivement à 0,581% contre 0,584% et à 1,256% contre 1,244%.

Celui de l’Italie s’est pour sa part apprécié à 2,794% contre 2,734%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a baissé, à 1,232% contre 1,277%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans s’effritait à 2,705% contre 2,723% lundi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,033% contre 3,054%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,532%, contre 2,536%.