Bonds Europe: les taux allemand et français au plus bas

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Le Bund a reculé à -0,402% contre -0,389% mercredi. Celui de la France a clôturé également en repli, à -0,135% contre -0,106%, après être descendu jusqu’à -0,138% en séance.

Les rendements obligataires à dix ans de l’Allemagne et de la France ont continué à creuser leur sillon en territoire négatif jeudi, les investisseurs anticipant toujours des mesures très accommodantes des banques centrales, tandis que les taux italien et espagnol sont légèrement remontés.

«C’est encore une journée où l’on bat de nouveaux records à la baisse sur certains taux», en particulier le taux allemand et le taux français à dix ans, a commenté auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France.

Le taux allemand à dix ans ou «Bund», qui fait référence pour la zone euro, est ainsi tombé jeudi jusqu’à -0,410%, passant ainsi sous le taux de dépôt de la BCE (-0,40%).

«Il y a des attentes énormes de virage en direction d’un relâchement monétaire des banques centrales» et «c’est vraiment cela qui entraîne les taux de tous segments de marché vers la baisse», a complété M. Bourguignon.

Seule exception: les rendements italien et espagnol à dix ans sont légèrement remontés jeudi, après s’être toutefois nettement détendus les jours précédents.

L’écart de taux (ou «spread») entre l’Italie et l’Allemagne était en effet tombé mercredi à un plus bas depuis fin mai 2018 dans le sillage de la décision de la Commission européenne de ne pas engager une procédure disciplinaire pour déficit excessif en 2019 contre Rome.

La dette italienne profite également de l’appétit des investisseurs pour des actifs plus risqués et offrant donc davantage de rendement à l’heure où ceux de la France et de l’Allemagne s’enfoncent en territoire négatif.

Nouvelles baisses de taux?

«Depuis plusieurs jours, le marché estime qu’il y a une probabilité de 100% que la Fed baisse ses taux en juillet» et il pense même qu’elle «baissera ses taux trois fois d’ici la fin de l’année», selon M. Bourguignon.

«Les marchés ont la conviction que l’économie mondiale ne se remettra pas de façon autonome des risques engendrés par la guerre commerciale et du ralentissement économique que l’on décèle déjà ici ou là, notamment en zone euro ou en Chine», a expliqué le spécialiste.

Dans un tel contexte économique, l’action «rapide et forte» des banques centrales est «pour eux une certitude», a-t-il précisé.

Et par ailleurs, les marchés sont convaincus que Christine Lagarde, qui vient d’être nommée à la tête de la BCE en remplacement de Mario Draghi, «sera dans la lignée ultra-laxiste des dernières années du mandat» de son prédécesseur, a ajouté M. Bourguignon.

A 18H00 (16H00 GMT), le Bund a reculé à -0,402% contre -0,389% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a clôturé également en repli, à -0,135% contre -0,106%, après être descendu jusqu’à -0,138% en séance.

Le taux à dix ans de l’Italie s’est en revanche tendu à 1,671% contre 1,580% mercredi, tout comme celui de l’Espagne de même échéance, qui a fini en hausse, à 0,242% contre 0,207%.

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni s’est pour sa part stabilisé à 0,673% contre 0,688%.

Aux États-Unis, le marché obligataire était fermé pour cause de fête nationale. Mercredi, le taux américain à dix ans a fini à 1,950%, celui à trente ans à 2,467% et celui à deux ans à 1,760%.

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