Bonds Europe: les investisseurs privilégient la prudence

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à 0,411% contre 0,430% mardi.

Les emprunts des pays les plus solides de la zone euro, Allemagne en tête, ont été recherchés mercredi par des investisseurs privilégiant la prudence dans un contexte commercial toujours difficile.

«Il y a eu des repositionnements en faveur des pays les plus solides et en particulier de l’Allemagne aujourd’hui», a observé auprès de l’AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

«Il y a encore beaucoup de craintes au sujet commercial, notamment dans le conflit entre les États-Unis et la Chine, après la démarche effectuée auprès de l’OMC par la Chine», a-t-il poursuivi.

La Chine prévoit de demander le 21 septembre à l’OMC l’autorisation d’imposer aux États Unis des sanctions de plus 7 milliards de dollars par an, dans un litige vieux de cinq ans portant sur des mesures antidumping prises par Washington contre certains produits chinois.

«La dette italienne a pour sa part souffert au cours de la séance des déclarations du vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio en faveur d’un revenu universel» qui induit un alourdissement conséquent du budget, mais le mouvement s’est tassé en fin de journée, a complété l’expert.

Le prochain budget donne lieu à des discussions serrées entre les deux poids lourds de la majorité, le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème), dont M. Di Maio est le chef de file et la Ligue (extrême droite) que dirige l’autre vice-Premier ministre Matteo Salvini.

Ce dernier défend l’idée d’une grande baisse des impôts passant par une «flat tax» comportant deux taux uniques de 15 et 20%, tandis que M. Di Maio défend le projet d’un revenu de citoyenneté, sorte de revenu universel dont les contours sont encore à préciser.

Ces deux réformes ont un coût très élevé, quelque 10 milliards d’euros pour le seul revenu de citoyenneté, et des arbitrages seront nécessaires, qui génèrent une tension entre les deux principales composantes du gouvernement populiste italien.

Les indicateurs du jour, la baisse des prix à la production en août aux États-Unis et le recul de la production industrielle en zone euro en juillet n’ont pas eu d’impact significatif.

Attentes limitées sur la BCE

Concernant la réunion de la Banque centrale européenne jeudi, «comme l’horizon est assez clair, il n’y pas d’attentes particulières des investisseurs», a estimé M. Stefanetti.

Ses déclarations sur le conflit commercial et «son impact sur la croissance européenne» seront néanmoins surveillés, selon lui.

A la clôture du marché à 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à 0,411% contre 0,430% mardi, à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance à 0,719% contre 0,738%.

Celui de l’Espagne a fait du surplace à 1,463% contre 1,467%, tout comme celui de l’Italie qui a fini à 2,951% contre 2,943% après être monté jusqu’à 2,999% pendant la séance.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a clôturé à 1,484% contre 1,500%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis baissait un peu aussi à 2,957%, contre 2,976% mardi, à l’instar de celui à 30 ans à 3,104%, contre 3,119%. Le taux à deux ans s’établissait pour sa part à 2,738%, contre 2,744%.

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