Bonds Europe: le taux de l'Italie se stabilise

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a fini stable à 2,115% contre 2,117% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le mouvement de tension qui pesait sur la dette italienne a fini par se relâcher jeudi, au moment où les négociations en Italie entre la Ligue (extrême droite) et le Mouvement 5 Etoiles (M5S, populiste) pour former un nouveau gouvernement sont entrées dans leur dernière ligne droite.

«Le marché a soufflé un peu parce qu’il y n’y a pas eu de mauvaises nouvelles supplémentaires», a commenté auprès de l’AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

Le mouvement de tension au cours de l’après-midi a été toutefois moins fort que celui de la veille et n’a pas entraîné dans son sillage les pays du sud de l’Europe.

L’Allemagne s’est en revanche détériorée parce que les investisseurs inquiets «qui avaient acheté allemand et vendu italien, ont probablement fait marche arrière», a estimé l’analyste.

«Hier, il y a eu un énorme choc, qui a entraîné beaucoup de nervosité mais ce qui était à l’origine de la vente massive c’était plutôt des rumeurs», a-t-il ajouté.

L’écart, très regardé en Italie, entre les taux d’emprunt italien et allemand à dix ans, s’est nettement accentué mercredi, «sa plus forte réaction depuis quelques années», selon l’expert.

Les chefs de file du M5S et de la Ligue, Luigi Di Maio et Matteo Salvini, se sont à nouveau réunis jeudi pour tenter de s’accorder sur les derniers arbitrages de leur programme commun, ainsi que sur le profil et le nom du futur chef de gouvernement.

Deux mois et demi après les législatives du 4 mars, les deux partis avaient annoncé mercredi soir avoir rédigé un «contrat pour le gouvernement du changement» dont plusieurs ébauches ont fuité ces derniers jours dans la presse, suscitant des craintes, même si ses responsables ont systématiquement assuré que celles publiées étaient «dépassées».

L’une d’elles notamment, qui évoquait la renégociation des traités européens et la possibilité de demander à la Banque centrale européenne (BCE) un effacement de dette de 250 milliards d’euros, a généré des inquiétudes sur les marchés.

La dette italienne pesait fin mars 2.302,3 milliards d’euros. Cela représente quelque 132% du Produit intérieur brut (PIB) du pays, le ratio le plus élevé en Europe derrière la Grèce.

Remontée des taux

«Tout cela reste très confus» et «les investisseurs vont attendre de voir si le gouvernement se forme et quel sera son programme», a souligné M. Stefanetti à propos des différents pistes de programmes évoquées.

Toutefois, «la toile de fond, aussi bien en Europe qu’aux États-Unis, reste la remontée des taux d’intérêt», a estimé l’expert.

Car le retour de l’inflation, le faible niveau de chômage outre-Atlantique qui peut induire une hausse des salaires et la remontée du pétrole dans un contexte de forte demande et de tensions entre les États-Unis et l’Iran, ont tendance à tirer les taux d’emprunt vers le haut, a-t-il détaillé.

A 18h00 (16h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a fini stable à 2,115% contre 2,117% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de l’Espagne était également quasiment stable à 1,408% contre 1,412%.

La tension était légère pour le taux de la Grèce à 4,444% contre 4,373%.

En revanche, le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a progressé à 0,640% contre 0,606%, tout comme celui de la France à 0,871% contre 0,843%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a clôturé à 1,563% contre 1,517%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se stabilisait à 3,100% contre 3,096% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans à 3,232% contre 3,217%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait pour sa part à 2,564% contre 2,585%.

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