Bonds Europe: le marché se détend

AWP

1 minute de lecture

Sur fond de crise politique autour du Brexit, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est très fortement détendu à 1,373%, contre 1,506% mercredi.

Les taux d’emprunt de la France, de l’Allemagne et surtout du Royaume-Uni se sont détendus jeudi, les investisseurs plébiscitant particulièrement ces actifs refuges dans un contexte de défiance accru par la crise politique britannique autour du Brexit.

Nous observons «une grosse inquiétude de l’autre côté de la Manche avec les démissions en cascade au sein du cabinet» de la Première ministre, Theresa May, a relevé auprès de l’AFP René Defossez, stratégiste obligataire de Natixis.

«Il y a un énorme point d’interrogation sur la suite des événements puisque nous ne savons même pas si nous irons jusqu’au vote à Westminster du texte» d’accord sur le Brexit, a-t-il complété. «Le risque Brexit n’est pas un risque négligeable, c’est un énorme risque».

L’eurosceptique ministre du Brexit, Dominic Raab, la secrétaire d’Etat du Brexit, Suella Braverman, le secrétaire d’Etat à l’Irlande du Nord, Shailesh Vara, ainsi que la ministre du Travail, Esther McVey, ont démissionné avec fracas du gouvernement jeudi, au lendemain de la conclusion d’un projet d’accord entre Bruxelles et Londres.

Ces démissions ont conforté les partisans d’une sortie sans accord avec l’UE dans le propre camp de Mme May, très divisé et où son leadership est de plus en plus contesté. 

Mme May devait s’exprimer dans la soirée sur ce projet d’accord controversé.

Désormais, «il y a une quantité de scénarios possibles, ce qui n’est absolument pas de nature à rassurer les marchés», a noté M. Defossez, et cette aversion au risque très prononcée profite en premier lieu au taux britannique à dix ans, tombé jeudi à un plus bas depuis fin août.

Les dettes allemandes et françaises ont également vu leurs rendements baisser jeudi, bénéficiant de ce contexte de défiance des investisseurs et de leur report sur des actifs plus sûrs.

A l’inverse, les dettes des pays les moins solides de la zone euro, comme l’Italie et l’Espagne, ont tendance à voir leurs rendements s’apprécier.

«Un marché dominé par l’aversion au risque ne va pas investir dans une dette plus risquée mais chercher au contraire la dette la moins risquée possible, en l’occurrence le Bund (taux d’emprunt allemand à dix ans, NDLR) ou assimilés», a expliqué M. Defossez.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est très fortement détendu à 1,373%, contre 1,506% mercredi à la clôture du marché secondaire.

En zone euro, le rendement de même maturité de l’Allemagne a reculé à 0,360%, contre 0,398%.

Le taux d’emprunt de la France a suivi la même trajectoire, terminant à 0,751% contre 0,782%.

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie s’est quant à lui stabilisé à 3,493%, contre 3,490%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,631% contre 1,618%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se détendait légèrement, à 3,101% contre 3,125% mercredi, tandis que celui à 30 ans baissait à 3,352%, contre 3,367%. Celui à deux ans s’établissait à 2,846%, contre 2,866%.

A lire aussi...