Bonds Europe: le goût du risque détourne les investisseurs

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de la France a progressé à 0,756% contre 0,722% mercredi soir.
    

Le marché de la dette s’est tendu jeudi, les investisseurs retrouvant de l’appétit pour le risque et se détournant du même coup des actifs obligataires, considérés comme des refuges en cas d’agitation.

«Depuis quelques semaines les taux d’emprunt se sont détendus du fait des difficultés commerciales entre la Chine et les Etats-Unis qui ont alimenté la nervosité des marchés dédiés aux actions» ce qui a joué en faveur du refuge obligataire, a expliqué à l’AFP Gilles Pradere, gérant obligataire senior chez RAM Active Investments, basé à Genève.

«Mais pour l’instant il y a plus de bruit que de mal et les marchés boursiers commencent» à digérer ces tensions et remontent, a-t-il poursuivi.

Selon lui, «les investisseurs ont du mal à croire que les deux premières puissances mondiales vont pousser l’affrontement jusqu’à stopper l’économie mondiale, car ce serait la conséquence» d’une véritable dégradation de la situation.

«La discussion entre les deux pays reste relativement imprévisible, mais si elle ne s’envenime pas de nouveau, l’essentiel de la détente est peut-être derrière nous», a estimé le spécialiste.

Les États-Unis ont publié mardi une liste provisoire de produits importés de Chine susceptibles d’être soumis à de nouveaux droits de douane pour un montant d’environ 50 milliards de dollars, ce à quoi Pékin a très vite répliqué, visant de son côté le soja, les automobiles et les avions d’affaires américains.

«La baisse des taux d’emprunt a aussi été un peu plus forte car les indicateurs économiques au premier trimestre, sans être mauvais ont été un peu moins bons que les attentes», a-t-il complété.

Les indicateurs du jour ont en revanche surpris favorablement, à l’instar des ventes au détail dans la zone euro, baromètre de la consommation des ménages, qui ont très légèrement progressé (+0,1%) en février sur un mois. Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont également augmenté plus que prévu.

A 18h00 (16h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a progressé à 0,524% contre 0,500% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le mouvement a été plus similaire pour celui de la France qui terminé à 0,756% contre 0,722%.

La tension a été un peu plus prononcée pour les pays du sud de l’Europe, celui de l’Italie est monté à 1,794% contre 1,742% et celui de l’Espagne à 1,234% contre 1,166%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a clôturé en hausse à 1,418% contre 1,368%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis montait également à 2,830%, contre 2,803% mercredi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,073%, contre 3,036%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,303%, contre 2,292%.
 

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