Bonds Europe: la dette italienne poursuit sa détente

AWP

1 minute de lecture

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a baissé à 2,794% contre 2,916% mercredi soir.

La dette italienne a poursuivi jeudi sa détente initiée la veille, à la faveur d’un léger recul de l’aversion pour le risque, même si la situation politique en Italie restait incertaine.

«Le marché obligataire continue à vivre au rythme des remontées ou des baisses des taux d’intérêts italiens», a souligné auprès de l’AFP Eliezer Ben Zimra, gérant allocation d’actifs et dettes souveraines chez Edmond de Rothschild Asset Management.

L’instabilité dans la péninsule italienne avait fait souffler un vent de panique en début de semaine, presque trois mois après les élections législatives du 4 mars dominées par le Mouvement Cinq Etoiles (M5S, antisystème) et la Ligue (extrême droite).

Inquiets de l’imbroglio gouvernemental, les investisseurs avaient délaissé la dette italienne pour se reporter sur des actifs jugés plus solides, comme le taux d’emprunt allemand.

Mardi, le rendement à 10 ans de l’Italie avait atteint 3,439%, son niveau le plus haut depuis le 24 mars 2014. Et l’écart («spread») avec la référence du marché obligataire, le Bund à 10 ans de l’Allemagne, avait dépassé la barre des 300 points de base lundi soir.

Toutefois, la dette italienne a enregistré une détente mercredi, un mouvement qui s’est poursuivi ce jeudi à la faveur de nouvelles négociations entre le Mouvement Cinq Etoiles et la Ligue, qui ont relancé leur tentative de former un gouvernement d’union.

Carlo Cottarelli, l’économiste chargé par le président italien de former un gouvernement d’experts pour gérer les affaires courantes avant de nouvelles élections, a de son côté gelé ses travaux pour laisser le temps à ces négociations.

«Après les points extrêmes atteints mardi, le marché a continué à profiter d’une petite détente, même s’il y a assez peu de nouvelles», a ajouté M. Ben Zimra.

«Mais sortir de l’imbroglio politique italien va être long et le marché va rester volatil et focalisé sur les prochaines nouvelles en provenance du pays», selon lui.

Dans ce contexte, le bond de l’inflation en zone euro en mai à 1,9%, frôlant désormais l’objectif souhaité par la Banque centrale européenne (BCE), a été ignoré.

«Ces chiffres auront un impact quand on arrêtera de parler de l’Italie», a observé M. Ben Zimra.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie a baissé à 2,794% contre 2,916% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de l’Allemagne s’est aussi replié à 0,341% contre 0,372%, tout comme celui de la France à 0,668% contre 0,690%.

Le rendement de même maturité de l’Espagne a également reflué à 1,503% contre 1,533%, tout comme celui du Portugal à 1,981% contre 2,052%, et celui de la Grèce à 4,585% contre 4,598%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans s’est un peu détendu à 1,230% contre 1,257%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis descendait à 2,846% contre 2,855% mercredi, comme celui à 30 ans à 3,008% contre 3,027%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait pour sa part à 2,427%, contre 2,412%.

A lire aussi...