Bonds Europe: la détente des taux se poursuit

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a un peu reculé à 0,398%, contre 0,407% vendredi.

Les taux d’emprunt de la zone euro ont continué à légèrement se détendre lundi, à l’exception de celui de l’Italie, dans un contexte général d’aversion au risque, les investisseurs américains restant toutefois absents du marché en raison d’un jour semi-férié. 

«Nous sommes toujours dans un marché plutôt défensif où les actions baissent», ce qui profite à l’inverse aux dettes souveraines, a analysé auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

«C’est l’incertitude politique qui pèse» sur l’humeur des investisseurs, a-t-il complété, citant «la difficulté à trouver un accord avec le Royaume-Uni sur le Brexit» ou encore la situation italienne. 

«Et puis la croissance économique en Europe ne va pas forcément très bien par rapport aux Etats-Unis», a poursuivi M. Lesné. 

La perspective d’un sommet entre l’Union européenne et Londres d’ici fin novembre pour sceller un accord sur le Brexit restait toujours aussi incertaine lundi.

Lors d’un point d’étape devant les ministres en charge des Affaires européennes des 27, le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a déclaré qu’un accord n’avait «pas encore été trouvé», et que les «intenses efforts de négociation se poursuivent», à moins de cinq mois de la sortie du Royaume-Uni.

Côté italien, la coalition populiste au pouvoir a jusqu’à mardi pour présenter un budget révisé à l’UE, sans quoi elle s’expose à des sanctions financières.

La Banque centrale européenne (BCE) s’est inquiétée lundi de la montée de l’endettement en Europe, la contagion à d’autres pays du cas italien étant une «possibilité», selon son vice-président, Luis de Guindos.

Ce dernier fait écho au Fonds monétaire international, qui a estimé jeudi dernier que les taux d’emprunt italiens, à leur plus «haut niveau depuis quatre ans», portent le risque d’une «contagion provoquée par de futures tensions».

Si les taux allemands et français ont bénéficié de ce regain d’aversion au risque, étant plébiscités pour leur qualité de valeur refuge, le taux italien à dix ans a continué en revanche à monter, son écart (ou «spread») avec le rendement allemand à dix ans, qui sert de référence, se creusant.

Reste que «les investisseurs n’ont pas l’air tous inquiets par rapport à l’Italie, certains se disant de manière tactique que cela peut être un risque intéressant à prendre aujourd’hui» en termes de rendements à court terme, a souligné M. Lesné.

Les marchés obligataires américains sont de leur côté restés fermés lundi à l’occasion d’un jour semi-férié en l’honneur des anciens combattants («Veterans Day»).

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a un peu reculé à 0,398%, contre 0,407% vendredi à la clôture du marché secondaire.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même trajectoire, terminant à 0,781% contre 0,787%.

Celui de l’Espagne s’est stabilisé à 1,601% contre 1,598%, tandis que celui de l’Italie est monté à 3,438%, contre 3,403% vendredi.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a reflué à 1,452% contre 1,491%.

Vendredi, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis a terminé en baisse, à 3,182% contre 3,237% jeudi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,384% contre 3,434%. Celui à deux ans s’est pour sa part établi à 2,924%, contre 2,965% jeudi.

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