Le marché de la dette européenne s’est fortement tendu vendredi, les investisseurs ayant été gagnés par un appétit pour les actifs risqués après des publications économiques rassurantes en Chine.

«L’appétit est au risque» et donc peu favorable aux obligations, a résumé à l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

«Le fait que la Chine semble repartir, tirée par le crédit, est bon pour la croissance mondiale», a-t-il expliqué.

Pékin a fait état d’un fort rebond des exportations en mars, de quoi rassurer sur la compétitivité du géant économique, même si les chiffres de février ont pu être affectés par le nouvel an lunaire au début du mois, durant lequel l’économie chinoise tourne au ralenti pendant plusieurs semaines.

La banque centrale chinoise a également annoncé une très forte envolée des prêts bancaires en mars, reflétant les efforts des autorités pour assouplir le crédit et stimuler l’activité.

«Il y a plus d’argent en circulation, ce qui montre que le stimulus commence à fonctionner et ce qui fait repartir le marché des actifs risqués», a souligné l’analyste.

Par ailleurs, «les premiers résultats américains rassurent aussi un peu» les marchés boursiers, avec notamment les performances meilleures que prévu des géants bancaires JPMorgan Chase et Wells Fargo, selon lui.

A l’inverse, «la remontée de l’euro n’a pas été propice au marché obligataire» au cours de la séance, a noté M. Lesné.

À 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne, valeur de référence, s’est tellement tendu qu’il est repassé en territoire positif, à 0,054% contre -0,012% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi le même mouvement, montant à 0,397% contre 0,327%, tout comme celui de l’Espagne, à 1,047% contre 0,998%. Celui de l’Italie a également progressé, à 2,539% contre 2,366%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique a également grimpé, à 1,209% contre 1,146%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans montait à 2,545%, contre 2,497 jeudi, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,963% contre 2,926%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,385%, contre 2,354%.