Bonds Europe: légère tension sur l’Allemagne et la France

AWP

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Le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne s’est tendu à 0,484% contre 0,465% mercredi et celui de la France à 0,827% contre 0,804%.

Les taux d’emprunt des pays jugés les plus solides de la zone euro se sont légèrement tendus jeudi, prolongeant le mouvement de la veille, après des propos de membres de la Banque centrale européenne évoquant un arrêt du programme de rachats d’actifs.

Selon des déclarations mercredi de Peter Praet, le chef économiste de la BCE, l’inflation en zone euro est en effet suffisamment remontée pour permettre un débat, lors de la prochaine réunion de politique monétaire qui se tiendra jeudi prochain, sur l’abandon du vaste programme de rachats de dette.

Ces commentaires ont fait monter les taux d’intérêt mercredi, et ce mouvement s’est poursuivi sur les dettes françaises et allemandes ce jeudi.

«Le noyau dur a souffert des commentaires d’hier», décrypte pour l’AFP Daniel Stefanetti, gérant obligataire de la société de gestion luxembourgeoise Ethenea.

«La BCE n’a pas publié de communiqué au pire de la crise italienne. Si elle l’avait fait, les hedge funds américains (fonds d’investissements spéculatifs, ndlr), auraient probablement attaqué l’Italie pour voir jusqu’où la BCE était prête à aller», détaille le gérant.

«Mais sur le marché, les gens se disaient que ce qui se passait en Italie allait forcer un peu la main à la BCE pour reculer éventuellement le +tapering+ (diminution du programme de soutien à l’économie, ndlr) et éventuellement la montée des taux», poursuit-il.

Faisant cesser ces spéculations, les commentaires de Peter Praet notamment ont «réaffirmé le consensus d’avant la crise italienne (...) avec un scénario classique de réduction du montant des achats en septembre, et une première montée des taux d’intérêt quelques mois après la fin du programme d’achats d’actifs», analyse M. Stefanetti.

Sur fond d’anticipations de resserrement monétaire, les taux d’emprunt de la France et de l’Allemagne, qui avaient servi de valeur refuge au plus fort de la crise politique italienne, sont donc repartis à la hausse.

Après avoir profité d’un petit regain d’intérêt, les dettes des pays du sud de l’Europe, ont rejoint le mouvement haussier, à l’exception du dix ans espagnol.

«L’Espagne a réussi à très bien vendre son emprunt à dix ans ce matin, avec une très forte demande donc cela a soutenu la périphérie (les pays du sud de l’Europe, ndlr)», explique M. Stefanetti.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne s’est tendu à 0,484% contre 0,465% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France a suivi la même tendance, à 0,827% contre 0,804%, tout comme celui de l’Italie à 3,062% contre 2,939% et du Portugal à 2,031% contre 1,946%.

A l’inverse, le taux d’emprunt à dix de l’Espagne a reculé à 1,326% contre 1,502%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans est monté à 1,400% contre 1,374%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis descendait à 2,957% contre 2,972% mercredi, comme celui à 30 ans à 3,100% contre 3,122%. Le taux d’emprunt américain à deux ans était stable à 2,516%.

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