Les taux d'emprunt en zone euro se sont légèrement détendus lundi, poursuivant le mouvement de vendredi, les investisseurs se montrant peu enclins à prendre des risques dans un contexte marqué par les tensions commerciales internationales.

«Nous sommes un peu sur la tendance des derniers jours, avec une correction à la baisse des taux qui s'était plutôt faite sur les menaces de Donald Trump concernant l'application de tarifs douaniers un peu plus importants sur les importations chinoises», a commenté auprès de l'AFP Cyril Regnat, un stratégiste obligataire de Natixis.

Ces menaces entraînent «une hausse de l'aversion au risque des investisseurs, qui choisissent donc des produits plus défensifs, comme les obligations souveraines», a-t-il complété.

Après une nouvelle montée brutale des tensions entre les Etats-Unis et la Chine la semaine dernière, le président américain a défendu samedi sa décision de relever les droits de douane sur 200 milliards de dollars d'importation de Chine, soutenant que ces mesures «fonctionnent bien mieux que quiconque l'avait anticipé».

Pékin s'est dit prêt à imposer en représailles des surtaxes de 5% à 25% sur 60 milliards de dollars de biens américains importés.

Malgré ce contexte favorable à la prudence, «il n'y a pas eu beaucoup de mouvement dans l'absolu, le marché a bougé mais il y a peu de liquidité et les investisseurs étaient peu présents», a observé M. Regnat.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d'emprunt à dix ans de l'Allemagne a légèrement reculé à 0,389% contre 0,408% vendredi à la clôture du marché secondaire, où s'échange la dette déjà émise.

Celui de la France a suivi la même tendance à 0,715% contre 0,740%, tout comme celui de l'Espagne à 1,398% contre 1,422% et celui de l'Italie à 2,905% contre 2,927%.

En dehors de la zone euro, le taux d'emprunt britannique à dix ans s'est détendu à 1,304% contre 1,329%.

A la clôture des marchés européens, le taux d'emprunt à dix ans des États-Unis reculait un peu à 2,934% contre 2,949% vendredi, à l'instar de celui à 30 ans à 3,077% contre 3,089%. Celui à deux ans s'établissait pour sa part à 2,645% contre 2,643%.