Bonds Europe: forte détente du marché

AWP

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Le taux de l’Allemagne a reculé à 0,529% contre 0,592% mercredi. Le mouvement a été similaire pour le rendement de la France.

Le marché de la dette s’est fortement détendu jeudi, ces actifs refuges étant très recherchés par des investisseurs inquiets des tensions commerciales croissantes entre la Chine et les États-Unis.

«Il y a un fort courant d’aversion au risque sur les marchés en lien notamment avec les craintes de guerres commerciales, ce qui se traduit par une forte détente des taux d’emprunts», a souligné auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche chez SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

«Le marché obligataire s’était déjà pas mal détendu» du fait des inquiétudes engendrées par les projets protectionnistes du président américain, a-t-il ajouté.

Selon lui, c’est surtout «la partie concernant la Chine et la propriété intellectuelle» qui crée désormais le plus d’anxiété, car cela fait peser un risque «sur le moteur de la croissance de demain».

Le président Donald Trump a dévoilé jeudi en fin d’après-midi de nouvelles sanctions commerciales contre la Chine, qu’il accuse de vol de la propriété intellectuelle au détriment des entreprises américaines, renforçant les craintes d’un grave conflit commercial mondial.

Le mouvement du jour a également été alimenté par un indicateur d’activité PMI moins bon que prévu en zone euro, a complété M. Lesné.

La croissance de l’activité privée en zone euro a de nouveau ralenti en mars et a enregistré sa plus faible progression depuis plus d’un an, selon la première estimation de l’indice PMI composite du cabinet Markit.

«Les investisseurs ne s’attendaient pas à ce que le ralentissement soit aussi clair», a estimé l’expert.

FED PLUS ACCOMMODANTE QUE PRÉVU

Le fait que la Fed se soit montrée un peu plus accommodante que ne l’anticipait le marché «a aussi conforté la détente des taux d’emprunt», selon lui.

«Les investisseurs n’anticipaient pas un discours aussi prudent sur 2018», a-t-il relevé.

La Réserve fédérale américaine, réunie pour la première fois sous la houlette de Jerome Powell, a sans surprise relevé ses taux d’intérêt mercredi soir pour éviter la surchauffe d’une économie dynamisée par les mesures de l’administration Trump et qui devrait croître à un rythme plus rapide que prévu.

Cette décision était attendue par les marchés mais de nombreux experts pensaient que la banque centrale allait augmenter ses prévisions de hausses pour le reste de l’année. Or les participants au Comité monétaire, bien que divisés, ne projettent toujours que deux relèvements de plus en 2018 après celui de mercredi.

A 18h00 (17h00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne a reculé à 0,529% contre 0,592% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le mouvement a été similaire pour le rendement de même maturité de la France à 0,769% contre 0,829%, à l’instar de celui de l’Espagne à 1,292% contre 1,335% et de celui de l’Italie à 1,886% contre 1,933%.

En dehors de la zone euro, le taux britannique a également baissé nettement à 1,440% contre 1,527% alors que la Banque d’Angleterre a maintenu comme attendu par les marchés son taux d’intérêt à 0,5% et confirmé sa volonté d’un futur resserrement monétaire.

A la fermeture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis baissait aussi à 2,832% contre 2,883% mercredi, tout comme celui à 30 ans à 3,065% contre 3,119%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,285% contre 2,306%.

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