Bonds Europe: dans un marché de la dette atone, l’Italie séduit

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini proche de l’équilibre, à 0,162% contre 0,170% mardi soir.

Le marché de la dette a de nouveau peu varié mercredi, se stabilisant dans un marché calme, tandis que l’Italie a enregistré une demande record pour son émission obligataire à trente ans.

«Jusqu’à il y a une semaine ou dix jours, l’attention principale des marchés se portait sur les banques centrales. Désormais, nous avons de la visibilité» sur leur action au moins pour les prochains trimestres, donc l’attention s’est déplacée «sur les données de l’économie réelle», a relevé auprès de l’AFP Fabrizio Pagani, responsable des stratégies de marchés chez Munizich & Co.

C’est pourquoi, selon lui, a été observé depuis fin janvier un creusement de l’écart (ou «spread») entre le taux italien à dix ans et le taux allemand de même échéance, qui fait référence, à la suite de la publication des chiffres de la croissance italienne au quatrième trimestre et d’indices PMI ressortis en dessous des attentes.

«Tout le monde s’attendait plus ou moins à ce que l’Italie rentre en récession au quatrième trimestre 2018, mais la chute de l’activité manufacturière et dans les services mesurée par l’indice PMI n’était pas prévue», a souligné M. Pagani.

Deuxième pays manufacturier d’Europe, l’Italie est entrée en récession fin 2018, compliquant encore plus l’équation budgétaire de la coalition populiste au pouvoir.

Pour autant, cela n’a pas empêché les investisseurs de répondre présents lors de l’émission d’obligations à échéance trente ans lancée par le Trésor italien.

Le pays a ainsi levé mercredi 8 milliards d’euros sur 30 ans, avec une demande record de 41 milliards d’euros, après avoir déjà lancé mi-janvier, avec succès, une émission de 10 milliards d’euros à échéance 2035. La demande avait atteint 35,5 milliards, ce qui constituait alors un record.

«solidité»

«Il y a une demande qui dépasse largement l’offre, malheureusement les taux restent plutôt élevés car le spread est remonté autour de 260 points de base, soit le niveau atteint fin décembre/début janvier», a expliqué M. Pagani.

«Il y a eu plusieurs grosses émissions de la part du Trésor italien» depuis le début de l’année, a rappelé le spécialiste, jugeant «positif» le fait que Rome essaye de «financer sa dette, qui s’élève à quelque 380 milliards d’euros, le plus possible au début de l’année», avant notamment les élections européennes.

«La solidité du pays est là et il n’y a aucune crainte particulière sur la dette italienne», a complété M. Pagani.

À 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini proche de l’équilibre, à 0,162% contre 0,170% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Les rendements de même maturité de la France et de l’Espagne se sont également stabilisés, terminant respectivement à 0,577% contre 0,581% et à 1,257% contre 1,256%.

Celui de l’Italie s’est pour sa part tendu à 2,860% contre 2,794%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a également peu varié, terminant à 1,% contre 1,232%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans baissait à 2,688% contre 2,698% mardi, à l’instar de celui à 30 ans, à 3,021% contre 3,031%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 2,514%, contre 2,522%.

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