Bonds Europe: détente généralisée sur le marché, le Bund et l'OAT à des plus bas

AWP

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Le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne a inscrit un nouveau record, refluant à -0,258% contre -0,240% jeudi .

Le marché obligataire européen s’est très fortement détendu vendredi, entraînant les taux allemand et français à 10 ans à des niveaux historiquement bas, sur des perspectives de croissance et d’inflation durablement modérées.

«Le Bund (taux de référence allemand) a battu un record historique. Les investisseurs sont prêts à récupérer moins d’argent en empruntant à l’Allemagne mais ils sont sûrs de le récupérer car la qualité des crédits allemands est l’une des meilleures au monde», observe Guillaume Lefebvre, gérant et analyste crédit chez Quilvest.

Le taux d’emprunt à dix ans (OAT) de la France est également tombé à un plus bas depuis juillet 2016.

Dans les périodes d’incertitude, les investisseurs ont tendance à se tourner vers les obligations d’Etat, qui jouent le rôle de valeurs refuge, en particulier les dettes allemande et américaine, et à délaisser les actifs plus risqués. Avec pour conséquence, une baisse des rendements obligataires.

«La bonne nouvelle c’est que cela redonne un peu de marge budgétaire» aux Etats qui émettent de la dette à des niveaux très bas, souligne l’expert.

«Le ralentissement de la croissance mais surtout les perspectives d’inflation très basse» sont les deux catalyseurs de ce mouvement de détente sur le marché obligataire, explique M. Lefebvre.

Dans ce contexte, «les investisseurs imaginent que les taux vont rester très bas très longtemps», explique-t-il.

Le gouverneur de la Banque centrale européenne, «Mario Draghi, s’est montré très prudent. Non seulement il mène une politique de taux bas mais il prévient les marchés que les taux ne remonteront pas avant la mi-2020 quoi qu’il arrive», ajoute le spécialiste.

Face aux risques économiques, l’institution a décidé jeudi de repousser à la mi-2020 la date de relever ses taux, maintenus depuis mars 2016 à leur plancher historique.

Tandis que «les marchés obligataires anticipent une baisse des taux de la Fed et une récession» dans les prochains mois, «les marchés actions anticipent plutôt que les banques centrales vont réussir à éviter une récession», selon M. Lefebvre.

«Les marchés de taux sont aussi plus certains qu’il n’y aura pas d’inflation», ce qui est confirmé par des chiffres décevants sur l’emploi américain, ajoute-t-il.

Les créations d’emplois aux Etats-Unis ont été très inférieures aux attentes en mai, les employeurs mettant un frein à l’embauche face aux incertitudes sur l’économie mondiale et sur les effets de la guerre commerciale.

Par ailleurs, note l’expert, «les investisseurs ont peur que les mois de négociations commerciales avec la Chine finissent par entamer le potentiel de croissance».

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a inscrit un nouveau record, refluant à -0,258% contre -0,240% jeudi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de la France s’est aussi considérablement détendu, atteignant un plus bas depuis juillet 2016, à 0,083% contre 0,113%.

Celui de l’Espagne a également reculé à 0,55% contre 0,606%, à l’instar de celui de l’Italie à 2,356% contre 2,487%.

Le taux du Royaume-Uni a baissé à 0,812% contre 0,824%. 

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans baissait à 2,077% contre 2,117%, tout comme celui à 30 ans à 2,574% contre 2,613%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 1,829% contre 1,878%.
 

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