Bonds Europe: Conte pousse l’emprunt italien à la hausse

AWP

1 minute de lecture

Le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie s’est tendu à 2,789% contre 2,538% lundi soir.

La dette italienne s’est de nouveau fortement tendue mardi, le marché étant inquiet après le discours devant le Parlement du nouveau chef du gouvernement italien, qui a confirmé sa volonté de mettre en oeuvre le programme de la coalition populiste.

Le taux d’emprunt italien à dix ans, qui a atteint mardi dernier, à 3,439%, son plus haut niveau depuis mars 2014, avait ensuite enregistré plusieurs séances de détente, les investisseurs étant rassurés de voir le feuilleton politique italien trouver un épilogue.

Mais le répit a été de courte durée, et les craintes ont resurgi ce mardi après le discours de Giuseppe Conte, qui dirige le gouvernement de coalition alliant le Mouvement Cinq Etoiles (M5S) avec la Ligue.

«Le discours de Giuseppe Conte a mis le feu aux poudres et c’est reparti dans l’autre sens jusqu’au prochain épisode», analyse pour l’AFP Eric Vanraes, un gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

Le nouveau dirigeant italien a en effet défendu devant le Parlement la politique qu’il entend mener, confirmant notamment l’objectif d’une réduction de la fiscalité et d’un revenu de citoyenneté (revenu d’insertion pour les plus pauvres).

S’il n’a pas donné de détail sur le financement des mesures prévues dans le «contrat de gouvernement», celles-ci pourraient représenter plusieurs dizaines de milliards d’euros.

«Une fois que Conte a commencé à parler au Parlement, où il a confirmé qu’il allait appliquer le programme du nouveau gouvernement populiste, le Bund (le taux allemand à dix ans, qui fait référence, ndlr) est reparti à l’achat» sur fond de fuite vers la qualité, a souligné Eric Vanraes, tandis que l’écart («spread») entre le Bund et le taux italien remontait.

Celui-ci s’affichait à 240 points de base mardi à la clôture.

Certains «se disaient que le gouvernement n’allait pas appliquer son programme à la lettre. Mais en fait si», souligne M. Vanraes.

Et l’affirmation par M. Conte selon laquelle l’Italie entend réduire son énorme dette publique n’a pas suffi à rassurer. Car en réalité, «le programme n’est pas en adéquation avec cet objectif» de réduction de la dette, commente M. Vanraes.

«Le revenu minium va coûter très cher», ajoute-t-il.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à dix ans de l’Italie s’est tendu à 2,789% contre 2,538% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le rendement de même maturité de l’Espagne a suivi la même tendance, à 1,396% contre 1,330%, tout comme celui du Portugal à 1,855% contre 1,762% et celui de la Grèce à 4,525% contre 4,465%.

A l’inverse, celui de l’Allemagne a reculé à 0,369% contre 0,418%, comme celui de la France, à 0,696% contre 0,726%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a un peu reculé à 1,283% contre 1,297%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis a reflué à 2,909% contre 2,942% vendredi, comme celui à 30 ans à 3,062% contre 3,085%. Le taux d’emprunt américain à deux ans s’établissait pour sa part à 2,487%, contre 2,516%.

A lire aussi...