Le marché de la dette, Italie en tête, a connu une belle détente mercredi, grâce à l’espoir massivement partagé par les investisseurs de voir la Banque centrale européenne se montrer très accommodante jeudi.

«Le marché est persuadé que la BCE adoptera un ton très accommodant demain», ce qui se traduit par «une baisse des taux sensible, dans la continuité du mouvement entamé depuis déjà quelque temps», a relevé auprès de l’AFP Jean Sayegh, responsable de la gestion obligataire chez Lyxor.

Après avoir clamé en juin sa détermination à soutenir l’économie, la BCE devrait au minimum préparer les esprits jeudi à une baisse prochaine de taux, probablement entérinée en septembre, estiment une grande majorité des acteurs financiers.

«Dans cette configuration, c’est l’Italie qui se détend le plus fortement et rattrape ainsi son retard, car c’est le pays qui a clairement le moins profité de la bonne orientation du marché dans la période récente», a analysé M. Sayegh.

Dans un environnement gagné par les taux négatifs, «les investisseurs à la recherche de rendements se tournent donc davantage vers les obligations italiennes», d’autant que le gouvernement semble moins enclin à chercher la confrontation avec Bruxelles que ne le redoutaient les marchés, selon lui. 

Le marché est en outre soutenu par des risques toujours présents comme celui d’un Brexit sans accord et des tractations commerciales sino-américaines toujours compliquées, a ajouté l’expert.

L’arrivée au poste de Premier ministre du champion des pro-Brexit Boris Johnson a déjà entraîné la démission du ministre des Finances Philip Hammond, énième signe des difficultés à finaliser le divorce entre le Royaume-Uni et l’UE.

Côté commercial, les investisseurs ont pris acte d’une avancée concrète puisqu’une délégation américaine de haut rang se rendra la semaine prochaine à Shanghai, en Chine, pour une série de négociations commerciales, selon le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a reculé à -0,383% contre -0,358% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le taux à dix ans de la France a également reflué à -0,120% contre -0,094%.

Le recul a été encore plus marqué pour celui de l’Italie à 1,489% contre 1,599% et celui de l’Espagne à 0,335% contre 0,387%. 

Le rendement à 10 ans du Royaume-Uni a également baissé à 0,676% contre 0,689% après la nomination de Boris Johnson au poste de Premier ministre.

Aux États-Unis, le taux à dix ans se détendait aussi à 2,050% contre 2,081% mardi, tout comme celui à 30 ans, à 2,586% contre 2,616%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 1,808% contre 1,826%.