Le marché de la dette a tourné au ralenti mercredi, dans l’attente d’éléments concrets sur le conflit commercial, avec la rencontre prévue entre les présidents américains et chinois en marge du sommet du G20.

«Le marché est en mode attentiste, avant plusieurs grandes échéances. Il guette en particulier la rencontre en Argentine de Xi Jinping et Donald Trump» et est ballotté au gré des déclarations de l’exécutif américain, a relevé auprès de l’AFP Eric Vanraes, gérant obligataire de la banque suisse Eric Sturdza.

Mardi, Larry Kudlow, principal conseiller économique du président a affirmé que ce dernier pensait qu’il y avait une «bonne chance» d’accord commercial, sous certaines conditions, notamment en matière de protection de la propriété intellectuelle.

Mais lundi, M. Trump avait déclaré qu’il était «hautement improbable» qu’il gèle la hausse prévue de taxes douanières sur 200 milliards de dollars de produits importés de Chine.

La principal statistique du jour, à savoir la deuxième estimation du PIB américain, «n’a pas vraiment réservé de surprises», a noté M. Vanraes.

L’administration Trump a ainsi confirmé mercredi une croissance soutenue de 3,5% de l’économie américaine au troisième trimestre, en rythme annuel, bien que la consommation des ménages, traditionnelle locomotive de l’expansion, a été revue en baisse.

Les investisseurs surveillent également l’évolution de la politique monétaire, alors que le président américain «a de nouveau critiqué la Banque centrale» qui fait, selon lui, une erreur en continuant à augmenter ses taux directeurs, a observé l’expert.

Juste après la clôture des marchés européens, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a jugé pertinente la poursuite de la politique de hausse des taux d’intérêt qui sont «toujours bas selon les critères historiques et ils demeurent juste au-dessous (...) d’un niveau qui serait neutre pour l’économie».

À 18H00 (17H00 GMT), le taux à 10 ans de l’Allemagne a fini inchangé à 0,350%, à la clôture sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France n’a également pratiquement pas bougé à 0,729% contre 0,731%, tout comme celui de l’Espagne à 1,543% contre 1,554%.

Le rendement italien a légèrement reculé à 3,256% contre 3,289%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a aussi un peu reflué à 1,377% contre 1,392%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans se détendait, à 3,055% contre 3,057% mardi, celui à 30 ans atteignait 3,320% contre 3,319%. Celui à deux ans s’établissait à 2,825%, contre 2,833%.