Bonds Europe: accalmie sur le marché de la dette

AWP

2 minutes de lecture

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini quasiment inchangé à -0,097%, contre -0,100% mercredi.

Le marché de la dette souveraine européenne s’est offert une pause jeudi, les taux se stabilisant après plusieurs séances marquées par un regain d’aversion au risque sur fond de tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

«Les taux d’emprunt en zone euro ont connu une séance de répit (ce jeudi) après quelques journées marquées par une réelle anxiété sur les marchés financiers, trouvant son origine dans l’histoire interminable de la guerre commerciale sino-américaine», a souligné auprès de l’AFP Eric Bourguignon, directeur général délégué de Swiss Life Asset Management France. 

Le président américain devrait repousser de six mois l’imposition de tarifs douaniers supplémentaires dans le secteur automobile, ont indiqué mercredi à l’AFP deux sources industrielles. Selon l’une d’elles, Donald Trump penchait initialement en faveur d’un report de 30 jours. 

Mais dans le même temps, le chef d’Etat américain a interdit mercredi aux réseaux américains de télécoms de se fournir en équipements auprès de sociétés étrangères jugées à risque, une mesure «d’urgence nationale» ciblant d’abord la Chine et l’opérateur Huawei.

Pékin a rétorqué jeudi en mettant Washington en garde contre «une atteinte» aux relations commerciales.

Moins d’une semaine après l’échec de tractations entre les deux pays, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, a déclaré mercredi au Sénat qu’il se rendrait à Pékin dans un proche avenir afin de reprendre les négociations. Le ministère chinois du Commerce a toutefois indiqué jeudi n’avoir «aucune information» sur une visite des responsables américains.

Resserrement du «spread» italien

«L’inquiétude des marchés financiers est liée à l’impact que la guerre commerciale pourrait avoir sur la croissance mondiale», a complété M. Bourguignon.

Dans les périodes de stress et d’incertitude, les investisseurs ont tendance à se tourner vers les obligations d’Etat, qui jouent le rôle de valeurs refuge, en particulier les dettes allemandes et américaines, et à délaisser les actifs plus risqués, a expliqué le spécialiste.

C’est pourquoi, selon lui, les rendements obligataires se sont détendus ces derniers jours, à l’exception de celui de l’Italie.

Par ailleurs, «les marchés reviennent à un scénario où les taux de la Fed baissent dès cette année» alors qu’ils l’avaient évacué dernièrement, ce qui a aussi participé au recul des taux d’intérêt, a estimé M. Bourguignon.

Mais ce jeudi, le marché «marque une pause après une semaine assez agitée» et l’écart de taux (ou «spread») entre la dette italienne et la dette allemande, qui fait référence, se resserre, a souligné M. Bourguignon.

La veille, cet écart était monté jusqu’à 291 points, soit son plus haut niveau depuis novembre 2018, suite aux frictions au sein du gouvernement italien.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini quasiment inchangé à -0,097%, contre -0,100% mercredi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France a également peu varié, à 0,292% contre 0,301%, tandis que celui de l’Espagne s’est détendu, à 0,900% contre 0,949%, tout comme le taux à dix ans de l’Italie, à 2,682% contre 2,744%.

Le taux de même échéance du Royaume-Uni a pour sa part fini en légère hausse, à 1,072%, contre 1,066%. 

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans remontait à 2,403%, contre 2,373%, à l’instar de celui à 30 ans, à 2,840% contre 2,820%. Celui à deux ans s’établissait de son côté à 2,202%, contre 2,159%.

A lire aussi...