Le boulot qui cache la forêt

Présélection prix Turgot 2018

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Mickaël Mangot, Editions Larousse.

Docteur en Economie, Mickaël Mangot dirige l’Institut de l’économie du bonheur et enseigne à l’ESSEC et à AgroParisTech.

L'avis du Club de présélection du prix Turgot
Jean-Louis Chambon

Mickaël Mangot lauréat (2005) du Prix Turgot du Meilleur livre d’Economie financière appartient à cette nouvelle génération d’économistes (et de praticiens) qui considère que la science économique quelquefois «lugubre» se doit de résister à sa tentation du repli sur soi.

En effet en s’ouvrant largement aux disciplines dont elle reste indissociable, l’histoire, les sciences sociales, la psychologie, elle peut mieux embrasser les grands sujets des débats contemporains, le travail en est un.

Ainsi dans sa nouvelle parution, l’auteur porte un regard sur le travail qui intègre à la fois les révolutions sociétales majeures (mondialisation, ubérisation, robotisation) mais aussi les aspirations inédites des nouvelles générations (le sens, l’autonomie, la réalisation de soi).

Le travail, en effet, rappelle l’auteur «….peut autant asservir que libérer…». Cette nouvelle discipline, l’économie du bonheur dont l’auteur s’affirme comme l’un des grands spécialistes nationaux, s’attache précisément, par- delà les théories, et grâce à de nouveaux outils d’analyse, à mieux comprendre l’impact du travail sur notre vie avec pour finalité de lui redonner une «juste place». En cinq chapitres particulièrement documentés, l’auteur invite son lecteur à se poser les vraies questions: «…le travail et vous, vous et votre emploi, votre emploi au crible, votre travail demain, votre travail face à vos décisions…».

Ainsi peut-il faire comprendre que derrière la place du travail dans la vie, par-delà le bonheur auquel il contribue ou non, se dissimule en réalité notre propre recherche du sens de notre vie, autrement dit un art de vivre au travail à la française. Et ce n’est qu’en fonction d’une claire vision de nos propres exigences (être heureux, vivre des expériences, progresser vers l’épanouissement, être utile) que le travail «peut être une aide ou un obstacle à ces différentes quêtes».

Reste que si par nature l’économie n’est pas une science gaie et qu’elle reste souvent terne puisqu’elle tend toujours de justifier l’impossible et seulement à partir de considérations théoriques, gageons que «l’économie du bonheur» peut, peut-être, aider à démontrer que les économistes ne sont pas que de simples adeptes d’une science lugubre mais des esprits ouverts à l’analyse de l’influence des décisions économiques sur la vie des hommes et leur bonheur.

Quelques éléments de réponse à travers cet ouvrage à la fois très sérieux et innovant pour entrevoir «….le bout de la forêt qui se cache derrière le «boulot»….».