Synonyme d'expertise et de sophistication

Nicolette de Joncaire

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«Indosuez est une référence dont l'écho est excellent en Asie et au Moyen-Orient» estime Jean-François Deroche, CEO de CA Indosuez (Suisse).

Deux ans après le repositionnement de la marque et le recentrage sur une conformité fiscale complète, Jean-François Deroche, responsable en Suisse de la mutation de Crédit Agricole Private Banking à  Indosuez Wealth Management, juge la transformation positive.
Il y a deux ans Crédit Agricole Private Banking est devenue Indosuez Wealth Management. Ce changement porte-t-il ses fruits?
Identifier une marque représentative de l'activité principale de la banque - la gestion de fortune – a été le fruit d'une réflexion de trois ans. Il lui fallait correspondre à la transformation du métier et à une référence historique porteuse des valeurs intrinsèques: celles d'entrepreneuriat et de qualité. Son écho est excellent en Asie et au Moyen-Orient où nous avons plus de 430 collaborateurs. Lors de la reprise du CIC en Asie, l'été dernier, tant les employés que les clients ont été enchantés d'être rattachés à un nom synonyme d'expertise et de sophistication.
Vous êtes vous-même arrivé à la direction de la banque en Suisse il y a deux ans. Quels changements y avez-vous opérés?
Nous avons achevé l'exercice de recentrage et de redimensionnement des activités qui correspondaient à la focalisation sur les pays qui ont signé les accords d'entraide fiscale internationale (ou s'y sont engagés) et à l'extension du processus de certification fiscale aux non-résidents de l’Union européenne, tout en privilégiant les grands clients dans les pays visés. Le lancement de la marque et l'explication de la stratégie ont rendu l'exercice moins éprouvant mais exigé un investissement personnel important pour repositionner la banque dans un esprit de service et de conquête. L'acquisition du CIC en Asie a prouvé notre dynamisme.
Nous travaillons avec les pays qui ont adhéré à l'échange automatique d'information.
Vous avez beaucoup réduit le nombre de pays avec lesquels vous travaillez.
Nous travaillons encore avec une soixantaine des pays qui ont adhéré à l'échange automatique d'information. Notre objectif est la transparence fiscale totale.
Quelle est la structure géographique d'Indosuez Wealth Management?
A partir d'une holding en France et de quatre filiales: la France, le Luxembourg qui couvre l'Union européenne, Monaco et la Suisse qui pilote le développement dans le reste du monde. Les récentes acquisitions d'Indosuez sont réparties par centre de responsabilité. L'accord de référencement conclu avec  HSBC Private Bank revient à Monaco, l'acquisition des activités de gestion de fortune à Hong Kong et Singapour revient à la Suisse et la prise de participation majoritaire dans Banca Leonardo revient au Luxembourg.
Comment se passe l'intégration des activités de banque privée du Crédit Industriel et Commercial (CIC) en Asie?
Elle se passe plutôt bien. Le nom d'Indosuez est attractif en Asie et les deux banques partagent une communauté culturelle. Elles sont toutes deux françaises et toutes deux issues de banques mutualistes. Ajoutez-y que leurs offres sont complémentaires et donc non conflictuelles. Les forces de CIC sont une plateforme de change 24h/24h bien établie et une expérience du crédit parfaitement rodée. Celles d'Indosuez incluent la gestion discrétionnaire, le conseil, le private equity, les hedge funds et une expertise des produits structurés qui plaît beaucoup en Asie.
La gestion de fortune représente 70% de notre activité au niveau mondial.
Votre business model est-il toujours équilibré sur plusieurs axes?
La gestion de fortune représente 70% de notre activité au niveau mondial. Le conseil et financement des entreprises est une activité locale pour l'essentiel, exception faite du financement du négoce des matières premières, dirigé globalement à partir de la Suisse pour des raisons historiques. Les services d'externalisation des besoins informatiques et opérationnels des banques privées (BPO) emploient environ 500 collaborateurs et servent aujourd'hui une vingtaine de banques en dehors du groupe.
Quel avenir pour la gestion de fortune?
Pour le marché non domestique en Suisse, la croissance devrait être de 5 à 6%. Deux fois plus rapide que celle de l'Europe.
Il est primordial à mes yeux de m'intéresser au fonctionnement de la place romande.
Quelles mutations attendre sur la place financière?
Lorsque je suis arrivé il y a deux ans, l'avenir de la gestion de fortune et du négoce était le grand questionnement. Le jeu s'est calmé. La place romande garde de puissants atouts et bénéficie de l'environnement suisse perçu comme très stable politiquement, juridiquement et fiscalement. Ce qui parait être un bouleversement en Suisse est peu de chose vu de l'extérieur. Il convient de continuer à entretenir la compétitivité de l'accompagnement de l'offre: la sécurité de la Suisse et de ses institutions financières, la qualité du conseil et de l'écoute, la personnalisation du rapport au client. La robotisation permet d'améliorer l'efficacité mais ne remplacera jamais le sur-mesure.
Vous êtes impliqué dans les intérêts de la place avec Genève Place Financière et l'Association des banques étrangères en Suisse.
Je suis effectivement membre de l'AFBS et rejoindrai Genève Place Financière en mars. Il est primordial à mes yeux de m'intéresser au fonctionnement de la place romande où travaille l'essentiel de nos 1200 collaborateurs en Suisse. Nous nous devons d'être impliqués localement et de participer au tronc commun de projets partagé avec nos confrères.  C'est indispensable au maintien de la compétitivité de la place.