«Le manque d’alternatives a soutenu les actions des grandes sociétés suisses», estime Roland Bart de Vontobel.
10'091 points. C’est le record établi par le SMI en juillet. Pour l’heure, sa performance est d’environ 16%, portée par les trois poids lourds (Nestlé, Roche et Novartis). Les titres de la cote, devenus chers, se traitent en moyenne à plus de 21 fois les bénéfices. Alors que les obligations en franc suisse sont assorties de rendements négatifs, les actions des grandes sociétés helvétiques qui rétribuent leurs actionnaires avec régularité, sont plébiscitées par les investisseurs en quête de rendement. Les plus téméraires parieront sur certaines petites et moyennes capitalisations de qualité traitées avec des décotes. Entretien avec Roland Bart de Vontobel, responsable du Mandat Spécial Actions Suisses.
Oui, car la moitié de l’indice a été soutenue par Nestlé, Roche et Novartis. Leur potentiel de hausse reste intact. Les investisseurs continueront à rechercher les grandes valeurs suisses défensives tant que l’économie ne montre pas de signe d’accélération.
alors que son obligation à 10 ans en grignote -0,3%.
Si l’on se réfère au «Price-to-Earning», les actions ne sont effectivement pas bon marché. Mais nous considérons également le rendement du dividende des sociétés défensives, très attractif en ces temps de taux d’intérêts négatifs sur les obligations suisses. Elles offrent des dividendes stables de l’ordre de 3% par année. Par exemple, le dividende de Nestlé rapporte 2,5% par année alors que son obligation à 10 ans en grignote -0,3%. Cela revient à dire que, si vous conservez des actions de Nestlé durant dix ans malgré une baisse de 30%, vous encaisserez un meilleur rendement qu’en détenant son obligation à 10 ans. C’est clairement le manque d’alternatives qui a incité les investisseurs à acheter les actions des grandes sociétés suisses.
Le marché est divisé. Les grandes capitalisations boursières comme Roche, Nestlé et Novartis ont surpris positivement en publiant des chiffres meilleurs qu’attendus. Leurs perspectives pour le second semestre se sont également améliorées. En revanche, les surprises étaient plutôt négatives pour les actions cycliques et les petites capitalisations boursières…
Oui. Toutes les petites et moyennes sociétés, plus prudentes dans leurs perspectives, se sont référées au conflit commercial. L’impact de la guerre commerciale est flagrant dans l’industrie automobile, mais aussi chez des entreprises globales comme ABB ou Georg Fisher.
à l’avenir davantage d’investisseurs.
Le secteur de la pharma a démontré une bonne croissance et ses perspectives de croissance pour le prochain semestre et pour l’année prochaine sont bonnes. Grâce à son caractère défensif, la pharma attirera à l’avenir davantage d’investisseurs.
La tendance est aux grandes capitalisations. En période d’incertitude, les investisseurs sont vendeurs sur les petites et moyennes capitalisations et les valeurs cycliques car le ralentissement économique les entraînera à la baisse. Certaines sont bien en-dessous de leur valorisation moyenne, et si vous êtes courageux, vous pouvez dénicher quelques titres de bonne qualité.
Des sociétés dont le bilan est solide comme Komax ou Georg Fischer. Daetwyler présente aussi une situation spéciale intéressante. La vente d’une unité technique prévue d’ici quelques mois impactera positivement sa valorisation.