Loyers en léger recul en avril, notamment en région lémanique

AWP

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En avril, les loyers ont légèrement reculé, en particulier en région lémanique, Suisse centrale et au Tessin.

L’impact du Covid-19 se fait désormais ressentir sur le marché de l’immobilier suisse. En avril, les loyers ont légèrement reculé, en particulier en région lémanique, Suisse centrale et au Tessin. Moins d’offres sont disponibles, tandis que moins de locataires souhaitent accéder à la propriété.

Si le nombre d’annonces dans la location s’est stabilisé depuis la fin du mois de mars, les loyers proposés ont baissé de -0,7%, selon le Swiss Real Estate Offer Index, publié lundi par ImmoScout24 et l’entreprise de conseil immobilier CIFI. La baisse atteint 1,2% sur une année.

«Il semble que les incertitudes actuelles de la population et le début potentiel d’une récession de l’économie suisse fassent l’effet d’une douche froide sur l’envie de déménager des locataires», explique Martin Waeber, directeur exécutif chez ImmoScout24.

Le déficit d’immigration commence à être perceptible sur le marché des appartements locatifs. «Les dispositions qui restreignent actuellement les entrées sur notre territoire devraient conduire à une hausse du taux de vacance et donc à une stagnation, voire à une baisse des loyers. À court terme, le ralentissement de la construction d’appartements et une offre en baisse pourraient toutefois compenser le recul de la demande.»

Prix de la propriété reste solide

L’évolution des loyers varie selon les régions. Les loyers continuent d’augmenter en Suisse orientale (+0,9%) alors qu’ils sont stables dans le Mittelland (+0,1%), dans la Suisse du Nord-Ouest (-0,1%) et à Zurich (-0,2%). La région lémanique (-0,9%), la Suisse centrale (-0,9%) et le Tessin (-1,2%) enregistrent une diminution des loyers.

Les prix des logements en propriété sont restés robustes en avril. Un ralentissement de la dynamique des prix se manifeste toutefois aussi pour les maisons et les appartements en propriété. Les prix de vente proposés dans les annonces évoluent latéralement pour les appartements en copropriété (+0,2%) et pour les maisons individuelles (-0,2%).

La propriété du logement reste prisée: sur une année, les prix des maisons individuelles ont grimpé de 1,3% et ceux des appartements en copropriété de 3,8%.

«Les conditions de financement attrayantes sont dans les esprits des acheteurs potentiels qui disposent de liquidités suffisantes et pour lesquels la viabilité financière est garantie, au point même que leurs éventuelles préoccupations relatives aux perspectives économiques sont reléguées à l’arrière-plan», selon le document.

Moins de locataires désireux d’être propriétaires

La crise du coronavirus a aussi un impact significatif sur le désir des Suisses d’acquérir un logement. En avril, un peu plus de la moitié (57%) des locataires se déclaraient intéressés par l’achat d’un logement, contre 70% en décembre 2019, selon un sondage MoneyPark publié lundi.

«La crainte d’une réduction prolongée de l’horaire de travail, du chômage et de la dépendance financière sont vraisemblablement à l’origine de cette situation», est-il écrit pour expliquer ce renoncement. «Pour l’heure, les familles à revenu modeste ne peuvent pas envisager un investissement nécessitant des ressources financières importantes. Paradoxalement, ce sont précisément ces locataires qui auraient le plus besoin de réduire leurs coûts de logement en achetant leur propre appartement».

Autre enseignement, quelque 30% des Suisses qui désirent procéder à une acquisition avouent être influencés par l’effet coronavirus, beaucoup plus en Suisse romande (43%) qu’en Suisse alémanique (26%). Le désir d’anticiper l’achat afin de pouvoir vivre dans un logement plus approprié après le confinement a été fréquemment mentionné en Suisse romande (une personne sur sept).

Au cours des deux derniers mois, le nombre d’annonces d’appartements à louer a reculé de près de 17%, tandis que le repli n’a atteint que 2,3% dans l’immobilier résidentiel à vendre. La chute du volume devrait se poursuivre dans les semaines à venir.

Par ailleurs, si le nombre de transactions immobilières a diminué, car le processus de commercialisation, les visites et les activités notariales prennent davantage de temps, «cela n’a toutefois pas encore eu d’incidence sur les prix de l’offre». D’après Moneypark, «aucun signe d’affaiblissement du marché n’est (encore) perceptible à ce jour».

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