La demande pour les maisons ne faiblit pas

AWP

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Plus de 34’300 biens ont fait l’objet d’une annonce sur internet l’an dernier, soit près de 6’000 de plus qu’en 2015, selon une étude de Homegate.ch.

Les maisons restent un bien immobilier très prisé en Suisse, en dépit des tarifs élevés et des obstacles régulatoires pour l’accession à la propriété. Alors que le nombre d’objets annoncés sur internet n’a cessé de croître, la durée de publication a reculé l’année dernière.

Selon l’étude de Homegate.ch, «la demande pour les maisons individuelles se trouve actuellement à un niveau inédit». L’année dernière, plus de 34’300 maisons ont fait l’objet d’une annonce sur internet, près de 6000 de plus qu’en 2015, a relevé jeudi le portail immobilier.

Parallèlement, la durée de publication a baissé. Alors que cette dernière se situait encore à 104 jours en moyenne en 2016, ce chiffre a reculé à 81 jours en 2018, signe selon Homegate.ch «d’une très forte demande».

Pour Peter Ilg, professeur au Swiss Real Estate Institute de l’Université de sciences appliquées en administration des affaires de Zurich (HWZ), trois raisons expliquent cet engouement: la solide croissance économique enregistrée par la Suisse en 2018, la poursuite des taux bas et, comme corolaire, le peu d’intérêt pour l’épargne.

Les maisons trouvent le plus rapidement un acquéreur dans la région zurichoise, avec une durée moyenne d’insertion de 48 jours, alors qu’il faut 87 jours à Genève pour trouver un acquéreur et 92 jours au Tessin, la période la plus longue en comparaison nationale.

La durée élevée de publication à Genève s’explique notamment par les prix, l’agglomération affichant les tarifs les plus élevés en moyenne suisse avec 10’300 francs par mètre carré, contre seulement 7500 francs au Valais, 6600 francs pour le Nord-Ouest et 5600 francs dans l’Espace Mittelland.

La Finma et le FMI appellent à la prudence

La période de taux bas, qui rendent les crédits hypothécaires moins onéreux, pourrait encore durer quelques années. Selon l’économiste de la Banque Migros Irina Martin, la Banque nationale suisse (BNS) pourrait procéder «au plus tôt» à une hausse des taux directeurs seulement vers la fin 2020.

La forte demande immobilière, notamment de la part des investisseurs institutionnels qui recherchent des rendements sûrs en période de taux négatifs, inquiète cependant les régulateurs.

L’Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) a ainsi averti ce jeudi qu’il existait un risque de surchauffe sur le marché de l’immobilier de rendement, appelant les banques à prendre des mesures d’autorégulation.

Pas plus tard que lundi, le Fonds monétaire international (FMI) avait suggéré aux régulateurs, dans son rapport sur la Suisse, de prendre des mesures pour éviter une surchauffe du secteur immobilier, dopé par des années de taux bas.

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