CIFI s’attend à une crise immobilière mais pas à un crash

AWP

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Après de solides investissements en 2019, la crise du coronavirus risque de changer la donne, notamment pour les surfaces commerciales et les bureaux.

L’environnement de marché pour les investisseurs immobiliers en Suisse s’est encore amélioré l’an dernier. Mais la crise du coronavirus risque de changer la donne, notamment pour les surfaces commerciales et les bureaux.

Fin 2019, la performance des investissements immobiliers atteignait 6,2%, soit 1 point de pourcentage de plus que l’année précédente, selon le rapport Swiss Property Benchmark publié mercredi par CIFI.

La performance des immeubles de logements a gagné 1 point de pourcentage à 7,1%. Pour les bâtiments à usage mixte, elle s’est élevée à 6,2%, contre 5,4% en 2018 et pour les propriétés commerciales à 5,2% contre 4,2%.

Cette performance est engendrée par le développement de la valeur de l’immobilier, qui a augmenté de 3,0% par rapport à l’année précédente (2,0%) et du rendement du flux de trésorerie libre, qui a stagné à 3,2%.

«Le fait que l’immobilier ait été évalué à un niveau aussi élevé montre que les organismes d’évaluation ont supposé que les risques liés aux investissements étaient faibles. Personne ne s’attendait à ce qu’une crise survienne», a expliqué le directeur général Donato Scognamiglio de CIFI lors d’une vidéoconférence mercredi.

Le «loyer non réalisé», qui se compose du taux de vacance, des rabais et des pertes de loyers, a reculé à 5% contre 5,6% un an plus tôt. La raison en est la baisse des loyers (5 francs de moins à 240 francs le mètres carré à fin 2019).

2020, année du locataire

Donato Scognamiglio estime que 2020 sera «l’année du locataire». Les travaux de construction se sont multipliés grâce aux taux bas. L’an dernier, les loyers ont baissé de 1,4%, mais avec des différences selon les cantons et entre les villes et la campagne.

M. Scognamiglio craint une crise immobilière dans un avenir proche. Les mesures pour lutter contre le coronavirus auront un impact, en particulier sur les propriétés commerciales. «Si la situation persiste, beaucoup de petites entreprises ne pourront pas payer leur loyer». Il soupçonne aussi une demande plus faible dans l’immobilier de bureau, vu le recours important au télétravail.

Pour autant, il ne s’attend pas à un crash, mais plutôt à un report de la demande pour l’immobilier qui reste un secteur attractif. Lors de la crise de 2008, les investissements directs dans la pierre étaient restés stables.

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