Valiant va fermer 23 succursales, soit les sites considérés comme trop rapprochés. Cette restructuration va entraîner la suppression de 50 emplois. Le groupe bancaire bernois va en contrepartie créer 170 nouveaux postes.

Les mesures prévues vont permettre une économie annuelle de 12 à 15 millions de francs et améliorer d’environ 0,5 point de pourcentage le rendement des fonds propres, précise jeudi Valiant. Pour le directeur général (CEO) Ewald Burgener, ce programme constitue un «nouvel axe stratégique».

Valiant va ainsi biffer les sites trop proches les uns des autres dans sa zone de chalandise historique - régions de Berne et de Lucerne. Les emplacements des 23 succursales touchées par la restructuration seront communiqués vendredi. Le groupe souligne que le plan d’expansion géographique annoncé récemment n’est pas remis en cause, les succursales devant ouvrir leurs portes en Suisse romande verront bien le jour.

Dans le cadre du programme dévoilé jeudi, le groupe va supprimer 50 emplois, une réduction qui devrait être réalisée par le biais des «fluctuations naturelles», a assuré le CEO de Valiant. A fin 2021, l’effectif total s’élevait à 994,7 équivalents temps plein. L’établissement va cependant créer 170 postes à plein temps entre 2022 et 2024, dont 140 dans le conseil à la clientèle.

Valiant estime avoir une année d’avance dans sa stratégie d’expansion «du Léman au lac de Constance» et compte ouvrir les dernières des 14 nouvelles succursales prévues en 2023 déjà, au lieu de 2024 comme initialement annoncé. Le groupe bancaire a annoncé l’ouverture de cinq nouvelles succursales en 2021, cinq autres - Wädenswil, Pully, Meilen, Winterthour et Uster - devant suivre cette année.

En prévision de la mise en oeuvre de la restructuration, Valiant a provisionné une somme de 12,9 millions de francs qui a pesé sur la rentabilité du groupe l’année dernière. Le résultat opérationnel a ainsi reculé de 2,1% à 144,0 millions. Le bénéfice net a atteint 123,1 millions, en progression de 1,0%. Le conseil d’administration propose de verser un dividende stable de 5 francs par action.

Pour Michael Kunz, analyste à la Banque cantonale de Zurich, le programme d’économies pourrait amener la rentabilité de Valiant à des niveaux inédits, à condition que la clientèle reste fidèle. Baader Helvea remarque que l’ajout de ce nouveau «pilier» stratégique pourrait s’expliquer par un retour sur investissement insuffisant de l’expansion géographique menée jusqu’ici.

L’année dernière, les recettes ont pris 4,2% à 430,6 millions de francs. Les opérations porteuses d’intérêt ont dégagé un résultat brut en hausse de 3,4% à 341,6 millions, tandis que les revenus de commissions ont bondi de 9,7% à 68,7 millions de francs. Les charges d’exploitation se sont alourdies de 5,3% à 254,4 millions.

Le résultat opérationnel mis à part, les chiffres publiés par Valiant correspondent peu ou prou aux prévisions du consensus AWP.

Les créances hypothécaires se sont étoffées de 6,2% à 25,71 milliards de francs, tandis que les dépôts clientèle ont progressé de 5,3% à 22,14 milliards. La somme au bilan s’est inscrite à 35,56 milliards (+7,2%).

Pour l’exercice en cours, Valiant s’attend à une évolution stable de ses affaires mais à une légère augmentation du bénéfice net.

A 13h31, l’action Valiant prenait 0,8% à 96,75 francs, dans un SPI en recul de 0,36%.